Algérie

Enquête à Paris sur l'attentat de Beni Amrane



Au lendemain du double attentat terroriste qui a secoué la localité de Beni Amrane, à 25 km au sud-est de Boumerdès, et qui a fait deux morts et deux blessés, M. Francis Heud, consul général de France à Alger, s'est rendu hier matin à l'hôpital de Thénia et plus précisément à la morgue où reposent les corps des deux victimes de l'attaque terroriste, l'ingénieur français de l'entreprise Razel et son chauffeur de nationalité algérienne. Le diplomate français s'est enquis des circonstances de l'attentat terroriste qui a coûté la vie à Pierre Nowacki, 57 ans, ingénieur à la société française de BTP Razel, chargée de la réfection du tunnel ferroviaire de Ammal au niveau des gorges de Lakhdaria (Bouira), et Sid Samir, un Algérien originaire de Lakhdaria, et qui travaillait comme chauffeur pour cette entreprise, décédés sur le coup. La secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac s'est de son côté rendue au siège à Alger de l'entreprise française de BTP Razel, pour présenter ses condoléances au personnel. Mme Idrac était arrivée dimanche soir à Alger dans le cadre de la Foire. Selon des témoins oculaires, les deux victimes qui étaient dans leur véhicule, une Renault Mégane, ont été surprises par la déflagration de la première bombe, placée sur le bas-côté de la RN 5 direction Bouira-Alger, non loin de la gare ferroviaire de Beni Amrane. 20 mn plus tard, une autre bombe explose. Mais celle-ci de faible intensité n'a provoqué que de légères blessures aux éléments des services de la protection civile et à un militaire. Certaines sources font état d'un troisième engin meurtrier qui a été fort heureusement désamorcé par les forces de sécurité. Le malheureux événement n'a pas manqué de provoquer un encombrement monstre au niveau de l'important axe routier de la RN 5 reliant Alger à Constantine. Hier matin, les stigmates de ce double attentat étaient encore visibles et la population de la région était toujours sous le choc, même si elle vaquait normalement à ses occupations. Razel a rappelé en France les trois autres Français qui travaillaient sur le chantier de réparation du tunnel de Ammal. «Nous venons de décider que les trois autres Français qui travaillaient sur le chantier prendraient aujourd'hui (hier) même l'avion pour Paris», a déclaré à l'AFP Jean-Marie Sifre, directeur de la communication de l'entreprise. «Nous ferons avec eux le point de la situation et nous verrons si nous pourrons renvoyer du personnel français. Pendant un certain temps, le chantier peut fonctionner sans personnel français», a ajouté M. Sifre. Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a appelé, pour sa part, hier les Français à continuer de travailler en Algérie. «C'est un pays où nous devons travailler, c'est un pays où nous travaillons, où les rapports commerciaux, amicaux, sont évidemment très importants, et il faut les développer», a-t-il déclaré sur la radio RTL, tout en reconnaissant que «c'est un pays dangereux». Interrogé pour savoir si Paris comptait diffuser de nouvelles consignes de sécurité à ses ressortissants dans ce pays, M. Kouchner a répondu: «Non, il faut évidemment être prudent, il ne faut pas être seul, mais il n'y a pas de consigne particulière». Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert hier lundi une enquête préliminaire après la mort de l'ingénieur français, a indiqué hier l'AFP qui cite une source judiciaire. Cette enquête, confiée à la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage), vise les chefs d'assassinats et d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, selon cette source.


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