Algérie

Ennemi public numéro 1



Front - Nombre de voix se sont élevées depuis l'annonce du projet portant exploitation de ces gaz non conventionnels, en Algérie.
Outre les voix de certaines associations, d'experts et de personnalités de la société civile, c'est surtout dans l'enceinte de l'Assemblée populaire nationale (APN) qu'elles se sont fait entendre tout récemment lors des discussions portant sur la nouvelle loi relative aux hydrocarbures. Certains allant jusqu'à parler d'«aventure» qui risque de mal finir.
Et c'est en termes d'annulation pure et simple que certains députés ont posé leurs recommandations. «Je propose un amendement à ce projet de loi qui porte sur l'annulation de tous les articles relatifs aux hydrocarbures non conventionnels», a déclaré à l'ouverture des débats le vice-président du groupe parlementaire du parti du FLN, Tliba Baha Eddine. Allant plus loin dans son opposition, le député FLN a soutenu que les pays occidentaux qui convoitent les réserves de gaz de schiste, incitent les pays détenteurs de ces réserves à les exploiter. En introduisant l'exploitation des gaz non conventionnels, «le gouvernement ignore sciemment les dangers encourus en raison de cette exploitation et, bien au contraire, rassure que l'extraction ne va pas polluer les eaux souterraines au Sahara», a-t-il déploré.
Un autre député FLN, Youcef Nahet, a relevé que le ministère de l'Energie n'a pas fourni suffisamment de garanties concernant la protection de l'environnement au cours des opérations d'extraction de ce gaz, qualifiant au passage la proposition du ministère de l'Energie «d'aventure».
«Les interrogations concernant les garanties de l'exploitation des gaz de schiste ne sont pas formulées pour douter de votre bonne foi. Il s'agit de projets risqués avec peu de garanties, dont les conséquences seront néfastes si on se trompe d'option», a-t-il averti. Mohamed Lahbib Koreichi, du Mouvement national pour l'Espoir, a, quant à lui, ironisé en indiquant que même les pays pauvres détenteurs de réserves de gaz non conventionnels, ont refusé leur exploitation. Nombreux sont ceux qui ont dû monter au créneau afin de faire barrage à ce que certains qualifient déjà de «bradage des richesses du pays», notamment du côté de la société civile. Des voix qui se sont fait entendre et qui continuent de l'être depuis quelque temps. À l'instar du directeur du Laboratoire de valorisation des énergies fossiles à l'Ecole polytechnique d'Alger, le professeur Chems Eddine Chitour qui, outre l'aspect environnemental, dénonce «l'absence de débat sur l'avenir énergétique du pays», ce qui constitue, selon lui, «une erreur», estime-t-il, souhaitant «une stratégie globale dans laquelle le gaz de schiste ne constituera qu'une partie minime du bouquet énergétique». D'autant que le coût de cette exploitation est, selon les dires mêmes du ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi, extrêmement élevé.


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