Algérie

Ennahda maintient le suspense sur sa participation élections locales du 29 novembre



Photo : M. Hacène
Par Amar Rafa
Participera, ne participera pas. Le mouvement Ennahda n'a pas encore tranché sur sa participation ou non aux élections locales du
29 novembre prochain. Sa plus haute instance entre deux congrès, à savoir le conseil national consultatif (Majliss Echoura), a tenu, hier, une session extraordinaire de ses membres, à l'effet d'arbitrer les avis sur la participation à ces élections. Il est attendu en effet de cette réunion «cruciale», comme on l'a qualifiée de sources proches du parti, que chaque camp développe ses arguments en s'inspirant de la situation politique, actuelle du pays. Et de là, à définir les mécanismes de participation ou de boycott, qu'il s'agisse, par exemple, de l'insérer dans le cadre de la coalition ou, encore, de discuter la marge de man'uvre qui serait laissée aux bureaux des wilayas dans l'établissement des listes. En cas de décision de boycott, il s'agira alors d'étudier la manière de le rendre effectif sur le terrain. Cette option, explique-t-on, semble remporter les faveurs de nombreux membres de cette instance, qui arguent que «le pouvoir n'est pas sérieux, parce qu'il a promis d'organiser des élections législatives propres et honnêtes, mais n'a pas tenu parole», souligne cette source proche du parti. De plus, «le pouvoir est en train d'empêcher l'opération politique, et d'utiliser les deniers publics pour l'achat des consciences à l'étranger, pour le cautionnement de la fraude». D'autre part, les partisans de la participation au sein du conseil national
d'Ennahda, estiment que «le boycott reviendrait à laisser la chaise vide devant les partis du pouvoir, de même qu'il servirait leurs desseins qui est de pousser à une démission de la classe politique». Aussi, cette frange appelle «à dynamiser la résistance politique», indique-t-on. Pour sa part, le secrétaire général du mouvement, Fateh Rebi'i, a laissé la porte ouverte devant les deux options qui s'offrent aux membres du Majliss echoura du parti, dans son allocution d'ouverture des travaux, qui se sont tenus à huis clos. Il a d'abord esquissé un tableau de la situation politique du pays, marquée, selon lui, par «un blocage politique, un situation sociale délétère, qui s'est aggravée après la catastrophe des élections législatives, ayant produit un Parlement sans pouvoir, et un gouvernement incolore et inodore». En s'interrogeant si l'actuel gouvernement, qui reproduit la politique du précédent, peut «organiser des élections locales libres et transparentes», Fateh Rebi'i indique que «les solutions restent encore possibles, avec une nouvelle approche politique qui remet sur les rails les réformes politiques, avec une large participation du peuple et loin de toute idée de dilution politique, de domestication et d'inimitié envers toute voix de l'opposition». Il a estimé, dans ce contexte, d'abord, que la révision à la baisse du taux de 7% à 5%, lors des prochaines élections locales, est de la poudre aux yeux et une fuite de la responsabilité et du devoir d'extirper l'opération électorale de la mainmise de l'Administration». Le S.G. du mouvement a, d'autre part, souligné la nécessité de «la résistance politique dans le cadre d'une lutte pacifique, et le rôle des militants dans la mise en échec de la culture du désespoir et de dilution». Cela étant, aucune indication n'a filtré des travaux, sur la position que prendront les membres du conseil consultatif de ce mouvement islamiste. A rappeler qu'un autre parti islamiste, le FJD de Djaballah, a déjà annoncé sa décision de boycotter ces élections.


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