Algérie

Enlèvements et viols : la sonnette d'alarme


Enlèvements et viols : la sonnette d'alarme
La délinquance prend de l'ampleur. Qu'ils soient auteurs ou victimes, les mineurs occupent la première place dans les statistiques de la petite criminalité. Fait inquiétant : ils sont de plus en plus nombreux à être impliqués dans les enlèvements ou les trafics d'armes et de munitions.
Tantôt victimes, tantôt auteurs, les mineurs sont de plus en plus cités dans les affaires liées à la criminalité. Chaque année, leur nombre augmente et les faits qu'ils commettent ou qu'ils subissent basculent de plus en plus vers la grande criminalité. Ainsi, durant les quatre premiers mois de l'année en cours, les services de sécurité (police et gendarmerie) ont fait état de 1858 mineurs victimes et 1374 autres impliqués dans des affaires liées à la criminalité.
Les coups et blessures volontaires viennent en première position dans les deux cas de figure, avec 886 mineurs auteurs et 236 victimes, selon la gendarmerie. Ces chiffres marquent une tendance à la hausse considérable. Ils sont passés de 9943 auteurs en 2010 à 12 081 en 2011. Le nombre des victimes a lui aussi progressé : ils étaient 3326 en 2010 et 4668 en 2011. Certes, les vols occupent la première place des chiffres, suivis des coups et blessures volontaires, mais depuis quelque temps, ces actes connaissent une progression assez préoccupante. Les mineurs sont de plus en plus auteurs et victimes aussi bien d'homicides volontaires, d'enlèvements, que de trafics d'armes et de munition.
Les statistiques sont à ce titre très révélatrices. En quatre mois (2012), la gendarmerie fait état de 18 mineurs impliqués dans des affaires d'assassinat, 10 dans des enlèvements et 18 autres dans des trafics d'armes et de munitions.
Les mineurs victimes étaient au nombre de 84 dans des cas d'enlèvement, 10 d'assassinat et 18 de trafic d'armes et de munitions.
Une tendance préoccupante
Les services de la Sûreté nationale avancent eux aussi des chiffres assez inquiétants. Ainsi, durant la même période, 625 mineurs impliqués ont été interpellés pour coups et blessures volontaires, 6 pour homicide. Une tendance préoccupante, précisent les spécialistes, d'autant qu'au niveau de la prise en charge des victimes ou des auteurs, les structures manquent lourdement.
Les causes d'une telle situation sont diverses et nombreuses. Mais les plus importantes sont la démission parentale, l'éclatement de la cellule familiale, les déperditions scolaires, la crise morale et surtout les conséquences d'une décennie de violence terroriste.
Tous les enquêteurs des brigades des mineurs, qu'ils soient gendarmes ou policiers, se rejoignent pour pointer le doigt la cellule familiale qui, selon eux, «se détache de plus en plus de son rôle de premier rempart de protection pour les enfants».
Il y a aussi l'école, disent-ils, qui reste en dehors du phénomène de la délinquance, alors que les statistiques montrent une forte proportion d'agression ou d'actes commis à la sortie de l'établissement scolaire.
Il est important de préciser, note un enquêteur de la brigade des mineurs, que 30% des cas de coups et blessures volontaires ont lieu à proximité des écoles et des lycées.
Les nombreuses commissions installées par le ministère de l'Education nationale pour se charger de la violence scolaire ont pourtant tiré la sonnette d'alarme, sans toutefois que les recommandations élaborées (et dans certains cas concrétisées) n'aient les résultats escomptés dans la mesure où sur le terrain, le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur (voir statistiques).


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