ENLÈVEMENT DU WALI D'ILLIZI Hanoune conteste la version officielle

Le scénario de l'enlèvement-libération du wali d'Illizi n'a pas convaincu Louisa Hanoune. Elle qualifie de «roman rocambolesque» la version donnée par le ministre de l'Intérieur.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C'est une Louisa Hanoune sceptique qui s'est adressée hier aux membres du bureau politique du Parti des travailleurs. Elle considère «peu sérieuse» la piste avancée par Ould Kablia selon lequel l'enlèvement n'était pas prémédité. Au contraire, dit-elle, il faut y voir un message clair des auteurs de cet enlèvement : ils veulent faire savoir qu'ils peuvent frapper à tout moment à l'intérieur même du territoire algérien. Un enlèvement qui intervient dans «une conjoncture angoissante», dira le numéro un du PT pour qui il est impossible d'ignorer ce qui se passe au plan régional. Elle s'est interrogée d'ailleurs sur le rôle que joue actuellement le Qatar qui fait pression pour l'envoi de troupes en Syrie. L'éventualité de la participation de troupes algériennes à une pareille mission est rejetée en bloc par Hanoune qui explique que même en renforçant les liens avec le Qatar, l'Algérie n'est pas certaine de pouvoir se prémunir au moment où elle s'apprête à vivre un rendez-vous électoral que le PT qualifie de décisif. C'est d'ailleurs dans cette optique que le comité central du parti se réunira à la fin du mois avec au cœur des débats la question de savoir si les législatives vont permettre une décantation de la scène politique ou, au contraire, encourager encore une fois la décomposition politique. Quel que soit le scénario, le PT s'y prépare et donne des instructions à toutes ses structures afin de se mobiliser. Objectif : arriver à mobiliser le plus grand nombre de militants pour être présents dans les bureaux de vote le jour du scrutin. Un scrutin dont le taux de participation sera conditionné par le climat social et politique. Hanoune préconise des mesures d'apaisement pour une plus grande sérénité lors d'une élection qui verra arriver de «nouveaux» partis, une qualification que Hanoune ne trouve pas totalement juste puisque dans la majorité des cas, il s'agit de dissidents de partis existants déjà qui vont prendre part à une compétition politique pour laquelle le PT demande des garanties au président de la République mais compte également s'impliquer pleinement. Signe de cette mobilisation d'avant élection, le bureau d'Alger se réunit aujourd'hui.