Algérie

Enlèvement des journalistes en irak



Grande mobilisation L?enlèvement, vendredi dernier, de Giuliana Sgrena, envoyée spéciale en Irak, du quotidien italien Il Manifesto, tout comme celui de la journaliste française Florence Aubenas, il y a un mois, a suscité de vives inquiétudes, non seulement dans les milieux de la presse algérienne, mais également chez les associations des droits des femmes. Réunis à la Maison de la presse, les représentants de plusieurs titres de la presse nationale ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils ont exprimé leurs « profondes inquiétudes et consternation » face à ces actes, tout en se déclarant « solidaires » avec les familles des victimes. Les premiers signataires de cette déclaration ont demandé « la libération immédiate » des cons?urs enlevées, appelé les journalistes du monde entier à « une plus grande mobilisation » pour qu?elles soient relâchées et « interpellé les autorités irakiennes sur leur devoir d?assurer plus de sécurité aux journalistes ». Cette déclaration, après sa signature, sera remise à l?ambassadeur d?Irak en Algérie, mais également aux rédactions des deux cons?urs : Libération et Il Manifesto. Pour leur part, les responsables de seize associations de femmes, réunies en session extraordinaire, ont rendu public un appel pour la libération des deux journalistes enlevées. Qualifiant ces actes d?« inacceptables », Défense et promotion des droits des femmes, Djazaïrouna, Ciddef, SOS Femmes en détresse, Collectif Bnat Fatma n?Soumer, Vie, Afepec, Rafd, Réseau Wasila, Rachda, AEF, Association des jeunes pour le progrès, Maghreb Egalité 95-Algérie, Commission femmes UGTA, Collectif femmes MDS et des moudjahidate ont expliqué que « Sgrena n?est pas une simple journaliste, mais une militante qui s?est essentiellement préoccupée des voix des populations et groupes communautaires opprimés. L?Irak, Giuliana en a relaté les malheurs lorsque Baghdad ne faisait pas la une des médias. Elle a rendu compte, mieux que quiconque, des effets terrifiants de l?embargo sur les femmes et les enfants. Grand reporter, elle a adjoint à l?éthique de sa profession son aversion pour les guerres. Elle est particulièrement contre l?occupation de l?Irak, comme celle de la Palestine (...) ». Plusieurs actions seront menées cette semaine, dont un rassemblement à la Maison de la presse. Le journal Il Manifesto a décidé de diffuser, sur la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, un appel en faveur de la libération de son envoyée spéciale en Irak, Giuliana Sgrena. « La vidéo expliquera ce qu?est Il Manifesto, quelle est sa position sur la guerre ainsi que le travail de la journaliste italienne et ses idées sur le conflit », a indiqué, à l?agence Ansa, Gabriele Polo, directeur du quotidien italien. Ce message sera signé conjointement par la chaîne satellitaire et Il Manifesto, dont la ligne est hostile à l?intervention américaine en Irak et à la présence de troupes italiennes dans ce pays. Connue pour ses positions pacifistes et féministes, Giuliana Sgrena, âgée de 56 ans, avait reçu un prix pour sa couverture du conflit irakien et est l?auteur de plusieurs ouvrages sur les conflits internes dans le monde arabe, dont l?Algérie, pays où elle compte de nombreux amis au sein de la société civile. Hier, le ministre des Affaires étrangères italien, Gianfranco Fini, a exprimé la « solidarité et l?engagement de l?Etat pour arriver dans les plus brefs délais à la libération de la journaliste », soulignant que « dans ces moments, les divergences et divisions sur la question irakienne ne comptent pas ». La revendication de l?enlèvement de Giuliana Sgrena à Baghdad par « l?Organisation du Djihad islamique » est « très peu crédible », a estimé hier, selon l?AFP, l?Association humanitaire romaine Un pont pour, dont deux bénévoles ont été otages en septembre 2004 en Irak. Même si les espoirs restent permis, le sort de Florence Aubenas et de Hussein Hanoun Al Saâdi n?est toujours pas connu, un mois, jour pour jour, depuis leur enlèvement à Baghdad.


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