Alors que des efforts intenses sont déployés pour tenter de retrouver les
humanitaires sains et saufs, le chef de la diplomatie marocaine Taïeb Fassi Fihri
a déclaré, hier, lors de ses entretiens avec la ministre espagnole des Affaires
étrangères Trinidad Jimenez, que «il s'agit de la
responsabilité d'un Etat et c'est l'Algérie qui en est le premier responsable».
«Le Maroc condamne cela d'autant plus qu'il s'agit de citoyens de pays amis», a-t-il
précisé. Une déclaration qui donne toute son épaisseur au ressentiment du Maroc
vis-à-vis du soutien de l'Algérie à la cause sahraouie, sinon comment
interpréter cette sortie intempestive de M. Fassi Fihri ?
L'Espagne travaille de façon
«intense» avec d'autres gouvernements de la région pour la libération des
otages, a indiqué mardi à Rabat la ministre espagnole, précisant que l'Espagne
«travaille de façon intense avec d'autres gouvernements de la région (ndlr, du Maghreb et du Sahel) pour la libération des
otages». Pour autant, le chef de la diplomatie marocaine semble avoir oublié
que les premières victimes de cet enlèvement restent les populations sahraouies
réfugiées, qui vivent depuis plus de 30 ans une situation intenable du fait
colonial marocain. Le président de la
RASD, Mohamed Abdelaziz, a bien résumé les effets de cet
enlèvement en estimant qu'il porte en premier lieu préjudice au Polisario et à
la cause sahraouie. Qui en est responsable? Selon le président sahraoui, l'enlèvement
des trois étrangers vise à priver les réfugiés sahraouis de l'aide humanitaire
internationale. Dans une lettre au secrétaire général de l'ONU, il écrit
notamment que «cette attaque terroriste contre de paisibles camps où vivent des
réfugiés sahraouis pacifistes, femmes, enfants, personnes âgées, handicapés, représentants
d'organisations internationales et d'ONG travaillant dans le domaine
humanitaire, vise à intimider les coopérants étrangers, altérer la solidarité
internationale avec la cause de ces réfugiés, mais aussi resserrer l'étau sur
eux en les privant de l'aide humanitaire internationale». Il a ainsi appelé la
communauté internationale à condamner le rapt, par des terroristes, des trois
coopérants humanitaires européens et a réitéré «la position de principe» du
Front Polisario du «rejet absolu et de condamnation du terrorisme». Le chef du
Polisario a également indiqué que son «gouvernement» a noué des contacts avec
les pays voisins pour tout mettre en Å“uvre afin de «traquer les ravisseurs et
libérer les otages». L'attaque du camp sahraoui a été attribuée par le Front
Polisario à un groupe d'Aqmi, les ravisseurs étant
venus du Mali.
Selon des sources sécuritaires mauritaniennes, le groupe de ravisseurs
serait dirigé par Mokhtar Belmokhtar,
actif entre le Nord-Mali et la Mauritanie. Les
trois humanitaires ont été enlevés dans la nuit de dimanche à lundi, et
auraient été emmenés vers la frontière malienne, selon des responsables
sahraouis.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 26/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com