Les débits de boissons se réduisent comme peau de chagrin
La fermeture des débits de boissons alcoolisées a conduit à l'apparition de nombreux bars clandestins dirigés par des barons entretenant des relations étroites avec l'administration.
La fermeture des débits de boissons alcoolisées s'accélère, les points de vente se raréfient, reléguant la consommation d'alcool sur le bord des routes ou dans du circuits clandestins. Certains baissent rideau en raison de pressions des riverains qui n'hésitent pas à recourir à la violence.
Ainsi, les habitants de Mers El Hadjadj (ex-Port aux poules) ont décidé de mener une lutte sans merci contre les bars clandestins. Ils emboîtent le pas à leurs pairs de Cap Falcon, qui ont protesté récemment contre l'activité de certains bars et débits de boissons alcoolisées implantés dans cette zone côtière où se côtoient le légal et l'illicite dans un secteur touristique en panne de réglementation.
Cet état de fait a été également signalé l'an dernier à Tizi Ouzou et à Alger où les riverains des commerces en question se sont mobilisés pour faire baisser rideau aux vendeurs des boissons alcoolisées. Aussi, faut-il le signaler rien qu'à Alger pas moins de «66 points de vente et 74 bars et restaurants» auraient cessé la vente de boissons alcoolisées. En l'espace de trois ans, près de 2000 débits et autres points de vente de boissons alcoolisées ont été fermés, notamment dans l'Algérois, a indiqué, en février dernier, le président de l'Association des producteurs de boissons alcoolisées (Apab), Ali Hamani.
Pourtant, ces fermetures observées à travers le territoire national ne trouvent point d'explications valables dénonce l'Apab. Fatwas, appels, pétitions... tout est mis à contribution pour s'en prendre aux bars et aux débits de boissons alcoolises en Algérie.
Deux anciens prédicateurs de l'ex-FIS avaient, rappelons-le, demandé aux populations de se mobiliser contre les débits de boissons tenus responsables de tous les maux de la société. C'est dire, à l'évidence, que la récupération islamiste bat son plein. Cette activité clandestine a de véritables conséquences sur l'économie nationale et provoque ainsi une évasion fiscale extraordinaire en plus de la perte d'emplois. Tout le monde va s'y mettre et la clandestinité prendra le dessus. Car l'Algérie est productrice de vins et de bières. A Sétif, il n'en reste plus que deux. Un record! Dans la capitale, réputée autrefois pour ses nombreux bistrots, une quinzaine seulement subsiste. D'ailleurs, ils sont souvent archicombles de clients.
Contacté par nos soins, Ali Hamani, président de l'Apab, a fait savoir que les centaines de demandes d'ouverture de débits de boissons, sont actuellement en souffrance au niveau des différentes wilayas du pays.
Cette situation a, par voie de conséquence, surtout conduit, explique-t-il, à l'apparition d'un grand marché de distribution parallèle et de nombreux bars clandestins dirigés par des barons de tout bord, entretenant des relations étroites avec l'administration.
Notons enfin que les décisions de fermeture, qui tombent injustement sur ces établissements qui sont pourtant en situation régulière, soulèvent des questions sur leurs tenants et aboutissants que d'ailleurs d'aucuns ne comprennent pas.
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Posté Le : 28/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel LAKHDAR CHAOUCHE
Source : www.lexpressiondz.com