Enjeux de pouvoir sans plus

La crise interne que connaît le FLN a franchi un nouveau palier dans le conflit opposant Belkhadem et ses rivaux du mouvement de redressement et de l'authenticité, qui ont décidé de boycotter la session extraordinaire du Comité central réuni aujourd'hui et demain à Alger.
Cette crise déroule depuis quelques mois ses péripéties dans l'indifférence quasi-générale des citoyens confrontés à des besoins bien plus pressants, tels le logement, l'emploi, le pouvoir d'achat, les conditions de vie, la sécurité et qui n'hésitent pas à sortir dans la rue pour clamer haut et fort leurs revendications. La crise du FLN, elle-même, n'a aucun rapport avec ces problèmes quotidiens des Algériens. Comme celles qui l'ont précédée, elle est liée à des enjeux de pouvoir et aux intérêts qui les sous-tendent. Dans le système qui gouverne l'Algérie, le FLN demeure un levier essentiel, et celui qui tient le FLN est assuré d'une parcelle non négligeable du pouvoir et d'une bonne part de la rente qui va avec. La procédure du «coup d'Etat scientifique» étant sans doute obsolète, c'est la voie du «redressement» qu'ont choisie les contestataires pour tenter de prendre la place des dirigeants actuels du FLN. Dans un premier temps, les «redresseurs» veulent un partage du «en haut», entre le secrétaire général du FLN et le coordonnateur du MRA, qui donnerait aux redresseurs un droit de regard sur la composition du Comité central et sur la nomination des responsables aux différents niveaux (mouhafadhas et kasmas). Si les choses s'enveniment, certains observateurs n'excluent pas que le mouvement de redressement se mette à préparer sa propre feuille de route pour les élections législatives et locales, prévues en mai et octobre 2012.