Photo : M. Hacène
De notre correspondant à Oran
Samir Ould-Ali
Comme il fallait s'y attendre, les récentes augmentations du prix des transports publics n'ont pas été du goût de ceux des Oranais qui continuent de se déplacer en bus et en taxis. Et même s'ils n'ont pas bruyamment manifesté leur mécontentement, ils dénoncent volontiers cette «frénésie de l'augmentation» qui s'est emparé de l'Algérie depuis de nombreuses années sans que les pouvoirs publics ne soient parvenus à instaurer un système de régulation des prix : «Les augmentations ont touché l'ensemble des segments de l'économie nationale, il est normal que le transport urbain soit touché à son tour. C'est dans l'air des temps», ironise un Oranais en soulignant que, parallèlement à ces hausses, le pouvoir d'achat des citoyens - un temps boosté par les augmentations salariales - est revenu à sa fragilité d'avant 2011. Il est vrai que les hausses de salaires, confortés par des rappels dans certains corps de métier,
ont brièvement donné l'illusion d'un affermissement du pouvoir d'achat. Malheureusement, elles ont été vite rattrapées et, parfois, dépassées par la vigueur de la mercuriale : «Les augmentations des prix des transports publics constituent un coup dur aux catégories sociales les plus démunies puisque ce sont elles qui continuent d'emprunter les bus et les taxis», dénonce Zaki Hariz, président de la Fédération algérienne des consommateurs en estimant que c'est l'Etat qui devrait prendre en charge ce «service public» qu'est le transport urbain «comme dans d'autres pays où les bus sillonnent les villes avec ou sans passagers.» Même s'il reconnait que, comme l'ensemble des consommateurs algériens, les transporteurs ont besoin d'améliorer leur qualité de vie, Zaki Hariz juge la brutale augmentation des prix inopportune dans un contexte socioéconomique marqué par une hausse généralisée des prix et appelle à une réflexion pour une meilleure politique du transport.
En dénonçant cet ajustement tarifaire, beaucoup déplorent, également, qu'il ne soit pas accompagné d'une amélioration des conditions de déplacement : «On comprendrait que le ticket de bus coûte plus cher si l'usager voyageait assis, dans des véhicules propres et présentant les garanties de sécurité nécessaires et n'était pas constamment bousculé par les autres passagers», estime un habitué du transport urbain oranais. Je paierais volontiers 20 DA si le chauffeur ne s'arrêtait pas tous les 5 mètres, ne grillait pas le feu rouge et ne faisait pas la course avec les autres chauffeurs en mettant nos vies en danger.» Une exigence d'autant plus légitime que les usagers oranais ont dû subir plusieurs augmentations du prix du ticket sans que les conditions de voyage n'aient été mises à jour : «Il faudrait que les pouvoirs publics qui ont ainsi consenti à cette hausse du tarif exigent des transporteurs qu'ils observent les régles en matière de transport des passagers», souligne-t-on encore parmi les usagers des transports publics. L'année qui vient de s'achever - comme celles
qui l'ont précédée - a été marquée par de nombreuses manifestations de colère d'usagers de l'ensemble des lignes composant le réseau du transport urbain et suburbain, mécontents de la prestation de service des transporteurs qui ne tiennent pas compte du confort de leurs clients ni de leur sécurité. Avec la hausse des prix de ce début d'année, transporteurs et pouvoirs publics sont mis en demeure
de mettre fin à l'anarchie qui caractérise le secteur depuis bien trop longtemps et de rendre aux usagers leur qualité de clients.
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Posté Le : 08/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S O A
Source : www.latribune-online.com