Algérie

Engro se serait-il retiré de l'Algérie pour s'installer au Maroc '



Engro se serait-il retiré de l'Algérie pour s'installer au Maroc '
Le géant mondial des fertilisants prévoit l'investissement d'un milliard de dollars pour la création d'une usineen Afrique du Nord, d'une capacité de production d'un million de tonnes d'engrais phosphatés. Engro Chemical Pakistan se serait-il retiré du projet du pôle pétrochimique d'engrais phosphatés de Bouchegouf (Guelma) qu'il a prévu de réaliser en partenariat avec le groupe algérien du fer et du phosphate Ferphos et la compagnie nationale Sonatrach ' Tout porte à le croire. Ce géant mondial des fertilisants, coté à la Bourse de Karachi, est en négociation pour installer une usine de diammonium phosphate (DAP) au Maroc. Selon des sources sûres, Engro a déclaré, au début du mois en cours, qu'il prévoit l'investissement d'un milliard de dollars pour la création d'une usine en Afrique du Nord, d'une capacité de production d'un million de tonnes d'engrais phosphatés. Ce grand projet devrait être réalisé vers 2013-2014. Aussi, indiquent nos sources, bien que la compagnie n'ait pas indiqué l'endroit précis qui accueillera l'usine proposée, une source britannique (des consultants en la matière) a précisé que le lieu d'implantation des nouvelles installations d'engrais phosphatés est prévu au Maroc.D'après nos interlocuteurs, le géant pakistanais a en, outre, fait savoir que l'étude est en phase préliminaire et qu'en revanche, un protocole d'accord sera signé entre les parties concernées. Ainsi, trois indices confortent aujourd'hui fort bien la thèse du retrait de la compagnie pakistanaise d'Algérie. Il y a d'abord l'absence de tout contact entre Engro et ses partenaires algériens depuis mars dernier, la fermeture récente de la mine Bled El Hadba (Tébessa) censée fournir les 4 millions de tonnes nécessaires à la transformation pour la production, à Bouchegouf, d'un million de tonnes d'engrais phosphatés et la similitude de certains volets entre les deux projets algérien et marocain. Pour mémoire, le 12 décembre 2008, le géant pakistanais avait créé une joint-venture, avec la participation de Ferphos, et convenu avec l'Etat algérien d'installer un méga-complexe d'engrais phosphatés en Algérie.Au début de l'année en cours, les négociations avaient repris pour la création d'une nouvelle joint-venture. Et pour cause, conformément aux nouvelles orientations sur le recentrage de la politique des investissements directs étrangers (IDE) et qui consistent en la reprise par l'Etat de la majorité du capital des entreprises en partenariat, le partage des actions de la société algéro-pakistanaise a été révisé avec l'intégration du groupe Sonatrach au titre de nouveau partenaire. Ce qui a amené les trois parties à convenir de nouvelles prises de participation : 25%, 26% et 49% respectivement consacrés à Sonatrach, Ferphos et Engro. Nos sources ont, par ailleurs, tenu à préciser que pour Engro, le projet proposé à nos voisins de l'Ouest aura un impact positif et une valeur ajoutée pour le compte de sa maison-mère installée au Pakistan où sont principalement produits l'urée et le nitrate phosphate potassium (NPK). Actuellement, ce groupe effectue des opérations d'importation de DAP vers le marché pakistanais tout en ayant ses propres approvisionnements.Ce qui renforcerait sensiblement sa croissance vu la conjoncture favorable actuelle du marché international des engrais phosphatés. Nos sources ajoutent qu'avec le projet Bouchegouf, l'Algérie voulait s'assurer un leadership en concentrant ses moyens sur la production des engrais, le « point faible » de l'Office chérifien des phosphates (OCP). Si celui-ci est le premier exportateur de minerai brut avec plus de 60% de parts de marché, il ne possède cependant que 11% du marché mondial des engrais. C'est la raison pour laquelle les initiateurs du projet de Guelma voulaient passer à l'offensive. Un projet si cher à notre Premier ministre, Ahmed Ouyahia. « Avec sa réalisation à Guelma, l'Etat entend injecter une industrialisation dans une région qui a perdu la quasi-totalité de ses installations industrielles des années soixante-dix, y créer des emplois directs et indirects, générer une synergie de développement au niveau de toute la région du nord-est du pays et enfin fournir à l'agriculture du pays un surcroît d'engrais nécessaire à sa modernisation », avait-il écrit dans une correspondance adressée fin octobre 2008 à Lakhdar Mebarki, l'ancien PDG de Ferphos.C'est grâce à lui que les 450 ha devant accueillir le projet avaient été mis à la disposition de Ferphos : le 27 juillet 2008, il avait instruit son ministre de l'Agriculture d'ordonner à ses représentants locaux de « lever immédiatement leur objection à la distraction de la superficie de 450 ha du domaine forestier ». C'est également sous son impulsion que, le 3 février 2008, le conseil des participations avait fini par donner son aval pour la réalisation du pôle industriel d'engrais phosphatés. A Ferphos Group, c'est le black-out total. Tous les responsables sont mobilisés pour préparer l'assemblée générale prévue jeudi prochain à la SGP Somines, sous la présidence du ministère de l'Energie et des Mines. L'ordre du jour portera, entre autres, sur le passage officiel de toutes les entreprises du portefeuille minier, dont Ferphos, sous la tutelle du nouveau Groupe industriel minier (GIM).


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