Algérie - Revue de Presse

Engager l’homme dans l’accomplissement de sa mission de khilafa ou gérance de la terre



Engager l’homme dans l’accomplissement de sa mission de khilafa ou gérance de la terre La mission signifie la responsabilité de gestion et implique l’épreuve permanente de lutte pour la défense du bien et la lutte contre le mal, dont la communauté croyante est spécialement dépositaire : «Il faut que se constitue en vous une communauté qui veille sur la justice, qui ordonne le bien et qui combat le mal et qui croit en Dieu» (Al Imrane.104)Mais qu’est-ce que le vrai, le juste, le bien, le mal ? Vérité en deçà, mensonge au-delà, comme disait Pascal. Du point de vue de l’islam, la morale, avec toutes ses qualités qui lui sont rattachées comme la vérité, la justice, le bien, c’est l’accomplissement par l’homme de la fonction existentielle pour laquelle Dieu l’a créé. En ce sens, le bien, c’est ce qui est conforme à cette mission, et le mal ce qui lui est opposé. Mais comment reconnaître le bien ? L’histoire des hommes et même celle des religions ne semblent pas donner de réponse évidente pour tous et partout. Pourquoi ? Parce que le bien n’est ni une notion objective que la raison seule pourrait définir, ni une notion subjective que l’instinct seul pourrait découvrir. Elle est une relation d’équilibre entre trois sources de connaissance qui ne sont pas exclusives, mais complémentaires. 1) Les données de l’instinct qui nous font voir bon tout ce qui est conforme à nos besoins naturels et à nos désirs. Ces mêmes données nous font voir le mal dans tout ce qui contrarie ces besoins et ces désirs. 2) Les données de la raison s’expriment dans la connaissance objective de ces besoins, de ces désirs, dans leur relation avec le monde qui nous entoure. La raison peut nous faire juger bon, non seulement ce qui est conforme à nos vœux, mais aussi ce qui est conforme à l’ordre universel, la nature, la société. La raison domine l’instinct en ce sens que ce qui a pu apparaître comme un bien subjectif, peut être considéré comme un mal vu du point de vue objectif. Il peut me paraître bon de jouir d’un bien que je convoite. La morale objective me dira que ce bien appartient à un autre et que je dois négocier avec lui l’autorisation d’en jouir. Si l’instinct reste néanmoins prédominant, je serais tenté d’utiliser la violence pour jouir de ce bien. La raison alliée à la passion peut même m’induire en erreur, si elle me dit que le possédant de ce bien est un ennemi et que je peux légalement utiliser la force pour m’emparer de ce bien. 3) La révélation m’apporte un autre niveau de connaissances qui situent mon comportement, non plus seulement en fonction de mes désirs et des implications morales de ces désirs dans mes relations avec les autres, mais aussi en fonction d’un but transcendant ces désirs, et qui est la raison même de mon existence. La morale religieuse domine donc l’instinct et la raison et, sans les renier, elle les place dans un ordre moral conforme à la finalité de l’existence et aux fins de cette existence. La morale se conformera ainsi à des prescriptions révélées par Dieu Lui-même, qui discipline mon instinct et corrige ma raison pour les diriger dans la trajectoire de la foi. Car Lui seul connaît absolument ce qui est bien et ce qui est mal. Son enseignement guide nos actions vers le bien. «Il peut vous arriver de détester une chose dans laquelle se trouve votre bien et il peut vous arriver d’aimer une chose dans laquelle se trouve un mal pour vous. Dieu sait et vous ne savez pas» (Al Baqara. 216). A suivre... Dr Ahmed Aroua


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