Enfin, quelqu'un qui démissionne dans ce pays !

Voilà une démission attendue par la majorité des Algériens, celle du coach national Rabah Saâdane. Au moment où la plupart des incompétents se cramponnent à  leur poste, ce départ volontaire de quelqu'un qui a failli à  sa mission est à  saluer. Il faut reconnaître qu'il n'est pas facile de quitter une situation confortable, de renoncer à  un salaire mirobolant et à  tous les honneurs. On lui a peut-être forcé la main, mais il a démissionné. Bravo ! monsieur Saâdane, cela vous honore. On ne peut pas dire la même chose de beaucoup d'autres. Ceux qui sont censés gérer à  bon escient des secteurs d'activité et qui ne produisent aucun résultat. Ceux dont l'incompétence s'affiche au grand jour, sans que personne les remette en cause. Ceux dont le bilan est carrément catastrophique, mais qui n'ont pas cette attitude digne de rendre le tablier et de laisser la place à  d'autres cadres. Il s'agit notamment de certains hauts fonctionnaires de l'Etat, ministres, PDG et DG d'entreprises publiques qui restent en poste envers et contre toute logique. Prenez l'exemple de l'ancien ministre de l'Intérieur, Noureddine Zerhouni, devenu vice-Premier ministre sans qu'il sache lui-même pourquoi il a été «muté» à  un poste indéfini. Selon des confrères qui l'ont rencontré, Zerhouni attend encore des explications sur son départ du ministère de l'Intérieur. Mais il se dit satisfait de son poste, même s'il ne connaît pas ses prérogatives. Vraiment, il y a des démissions qui se perdent !
Il est clair que ces «indécrottables» profitent  d'une situation de blocage généralisée, entretenue et voulue par le président de la République lui-même. Pour on ne sait pour quelle raison, Bouteflika répugne à  faire des vagues, en opérant des changements significatifs au niveau aussi bien de l'encadrement que des méthodes.
Cette façon de faire ne fait pas partie de la bonne gouvernance que le président Bouteflika prônait il n'y a pas si longtemps avec certains de ses homologues africains.