Algérie

Enfin la paix avec le CNT libyen


Il l’a assuré «du soutien et de l’appui» de l’Algérie à la Libye en cette étape «cruciale» de son histoire.  Ainsi, il fallu attendre la célébration du premier anniversaire de la révolution libyenne, que l’Algérie a reconnue à demi-mot, pas plus que le CNT de Abdeljalil d’ailleurs, pour qu’Alger face son tout premier geste. Ceci même si le chef de l’Etat a eu à s’afficher au moins deux fois avec Moustafa Abdeljalil lors des sommets arabes. «Au moment où la Libye célèbre le premier anniversaire de sa révolution, il m’est particulièrement agréable de vous présenter, au nom du peuple algérien, de son gouvernement et en mon nom personnel, mes chaleureuses félicitations et mes vœux les meilleurs, priant Dieu de vous accorder santé et bien-être et de guider le peuple libyen frère vers un avenir prospère», écrit le président Bouteflika dans un message au responsable libyen à l’occasion du premier anniversaire de la révolution libyenne. Voilà qui est désormais assumé publiquement que ce qui s’est passé en Libye est bel et bien une «révolution» et non pas une «guerre civile» menée par des aventuriers, comme le dénonçaient les médias publics.  
El Gueddafi définitivement mort à Alger
Bouteflika s’est en effet fendu d’un message on ne peut plus chaleureux vis-à-vis d’un nouveau régime qu’il n’a reconnu que des bouts des lèvres et après toute la communauté internationale et les organisations continentales et régionales, dont la Ligue arabe.
«Je tiens à saisir cette heureuse occasion pour vous exprimer notre soutien et notre appui en cette étape cruciale de l’histoire de votre pays pour amorcer une ère nouvelle qui reflète la volonté du peuple libyen frère à réunir les conditions d’une vie digne au sein d’institutions démocratiques qu’il aura choisies», a ajouté le président de la République dans son message. Par ces mots, le chef de l’Etat va au-delà d’un simple message de circonstance, puisqu’il assure la disponibilité de l’Algérie à aider la Libye à négocier au mieux sa transition démocratique. C’est dire que l’Algérie a définitivement intériorisé la chute d’El Gueddafi et décidé de donner la main au CNT qu’elle reconnaît désormais comme l’interlocuteur légitime du peuple libyen. «Je tiens également à vous faire part de ma ferme détermination à œuvrer de concert avec vous pour renforcer les liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui unissent nos deux peuples et porter les relations bilatérales à des niveaux supérieurs au mieux des intérêts de nos deux pays et de notre région», écrit enfin le chef de l’Etat.
Le CNT lavé à l’eau bénite…
Fini donc la déclaration dangereuse de Abdelaziz Belkhadem qui invitait les membres du CNT «à faire leurs ablutions avant de parler de l’Algérie». Fini aussi la conclusion hâtive de Mourad Medelci qui affirmait, péremptoire, que «ces gens-là (comprendre les membres du CNT) ne pourront pas gérer la Libye».
L’heure est désormais à la realpolitik qui veut que l’instabilité de la Libye ait forcément des répercussions néfastes sur celle de l’Algérie. A défaut de pouvoir mordre la main de Abdeljalil, il faut savoir en effet l’embrasser. Ce message de Bouteflika au président du CNT a au moins ce mérite de mettre fin à une gestion cahoteuse du dossier libyen depuis le déclenchement de la révolution il y a une année. 
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