Algérie

Enfants victimes de mines antipersonnel



Une prise en charge coûteuse L?association des droits de l?enfance (Aden) de Annaba vient d?entamer la collecte d?informations nécessaires à l?élaboration d?une étude exhaustive. Cette dernière portera sur la situation des enfants victimes de mines antipersonnel (MAP) en Algérie. Aden avait choisi la journée de l?enfant africain, célébrée le 16 juin dernier, pour lancer un appel aux ONG internationales pour plus d?actions d?aide en faveur de ces enfants. Parallèlement à cette démarche, Aden poursuit l?opération de recensement des enfants victimes de ces armes destructrices dans l?Est algérien. L?appel d?Aden est d?autant justifié, quand on sait que plus de 10 millions de mines antipersonnel de 20 types menacent toujours les populations d?Afrique du nord, et 200 autres millions existent encore à travers 80 pays. Ces mines font une victime toutes les trente minutes dans le monde, soit 15 000 à 20 000 nouvelles victimes /an, dont 20 % sont des enfants. En ce qui concerne la situation dans notre pays, outre les 8 millions d?unités éliminées de 1963 à 1988, un processus de destruction de centaines de milliers d?autres a été entamé en 2004, devant s?étaler sur trois ans. Interpellée par les chiffres alarmants des 40 000 morts et 80 000 blessés, dont 80 % sont des civils, surtout des enfants, enregistrés depuis l?indépendance à ce jour, Aden aspire à participer activement aux campagnes de prévention et de sensibilisation. Ces dernières, déclenchées à travers le territoire, notamment depuis la ratification, par notre pays en décembre 2000, de la convention d?Ottawa sur l?interdiction des MAP. Ces campagnes ciblent, de manière particulière, les populations vivant sur les lieux autour desquels ont été érigées les lignes Challe et Maurice, aux frontières algéro-marocaine et algéro-tunisienne. Selon la présidente d?Aden, outre la prévention et la sensibilisation, l?opération de recensement des enfants victimes des MAP, déjà lancée, concernera les zones les plus infectées, de Annaba à Chatt El Ghers, en passant par Ben M?hidi, Besbes, Dréan, Boukamouza, Souk Ahras, M?daourouch, Tébessa et N?kiren (ligne Maurice). Ces enfants sont évidemment issus de milieux plus que défavorisés. Leur prise en charge nécessite d?importants moyens, quand on sait qu?un enfant de 10 ans doit changer 20 fois de prothèse, dont le coût dépasse l?équivalent de 150 dollars /unité. Des études médicales ont fait ressortir que 17 % des enfants victimes sont amputés d?une jambe au-dessous du genou, 10 % au-dessus et 3 % amputés des deux jambes. Par ailleurs, Aden exhorte les pouvoirs publics, en charge du dossier, à faire un bilan sur le niveau d?application sur le terrain des recommandations émises lors du premier symposium international organisé à Alger en mai 2005. Ce dernier a, pour rappel, traité de la mise en application de la convention d?Ottawa. L?association s?interroge également sur le niveau d?application par l?Algérie du plan d?action 2005/2009 de Naïrobi, qui s?articule autour de la nécessité de faire cesser les souffrances causées par les mines antipersonnel en appliquant, sans aucune réserve, les dispositions de la convention d?Ottawa.


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