Algérie

Enfants, femmes et personnes âgées à la rue



Enfants, femmes et personnes âgées à la rue
Les quelques dizaines de familles expulsées de leur logement à la rue Bouzrina, (ex-rue de La Lyre) dans la Basse-Casbah, occupent toujours les trottoirs du quartier.«Nous n'avons pas où aller. Cette portion de trottoir est notre seul refuge», se lamentent ces citoyens, la mine défaite par les nuits passées à la belle étoile. Bien que leurs logements soient vétustes, ces familles avaient quand même un toit, maintenant qu'on les a chassées de leurs appartements elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. «Nous vivions tranquilles dans nos logements qui nous appartiennent depuis plus d'un demi-siècle. Nous n'avons jamais rien demandé. Jusqu'au jour où les pouvoirs publics ont décidé de nous expulser. Du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvés à la rue avec nos affaires. Nous considérons cela comme une atteinte grave aux droits de l'homme et à notre dignité», fulmine un père de famille qui, avec les membres de sa famille, occupe une partie du trottoir sous les arcades de la rue de La Lyre.«Nous n'avons plus d'intimité, car sur ce bout de rue que nous occupons nous sommes en proie aux regards indiscrets des passants», confie-t-il.Sur le prolongement de cette artère commerçante qui grouille de monde, des tables, des chaises, des armoires et des matelas appartenant aux familles expulsées jonchent les accotements. Des enfants en bas âge, des femmes et des vieilles personnes dorment à même le sol et offrent aux passants un spectacle tragique. «C'est cela l'Algérie de l'indépendance !», s'écrie Si El Hamid, un ancien moudjahid : «Nous avons tant donné pour que vivent les générations futures libres, débarrassées du joug colonial. Jamais je n'aurais pensé qu'un jour je me retrouverai dans une situation pareille, qui plus est dans une Algérie indépendante. C'est une honte !» ajoute-t-il.En attendant une issue à leur calvaire, ces familles algéroises continuent de subir cette humiliation. «Nous lançons un appel de détresse aux plus hautes autorités de l'Etat afin qu'elles interviennent en notre faveur, car cette situation est méprisable pour les êtres humains et ne saurait continuer», concluent nos interlocuteurs.




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