« On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux »
Il est une poésie, un conte. Une leçon de vie par contre. C’est une œuvre mondialement connue qui n’est autre que « Le Petit Prince » de Saint-Exupéry. Allégories qui relatent l’absurdité humaine, sa médiocrité ainsi que son désintérêt au gré de sa cupidité. De pauvres hommes aveuglés errants au fil du temps. Ne faisons-nous pas partie de leur camp ?
Regardez-les dans les yeux et vous caresserez l’amour de Dieu.
Permettez-leur de faire un vœu et le monde se portera mieux.
Aidez-les à être heureux et ils sauront faire naître le merveilleux.
Soumettez-leur vos aveux, même s’ils sont peu. Interpellez les « pieux », sont-ils aussi généreux ?
Tic, Tac …
L’horloge tourne, l’horloge file. Elle n’est autre que l’ennemi juré d’un rythme effréné. L’huée a été lancée. Un cri résonne, son écho perdure encore..
C’est l’histoire d’un combat contre l’ignorance et l’intolérance. Une lutte quotidienne qui n’est pas ancienne. C’est l’histoire d’une guerre et de sacrifices d’un père et d’une mère. Un destin de fabuleux bambins atteints d’autisme. Concept que beaucoup méconnaissent et qui laisserait perplexe. Certains qui méjugent ses caractéristiques, d’autres qui négligent ses statistiques qui parlent de l’existence de 1500 enfants atteints d’autisme dans la région de Tlemcen. Nombre inquiétant vu le taux croissant de demandes d’inscription.
L’enfant autiste ou l’enfant artiste est un être riche de part son originalité et sa différence. Il peint un monde qui lui est propre et conçoit ses mécanismes conformément à ses désirs. Il est créatif, concis et extrêmement émotif. Comme chaque enfant, celui atteint d’autisme représente le miracle de la vie. C’est un sensible épris et un perfectionniste petit. Le problème majeur que rencontrent cet enfant et son entourage reste la difficulté de communiquer, d’interagir, d’échanger en toute aise et surtout d’établir de réels liens sociaux. Le fardeau de trop.
Il se sera prononcé à plusieurs reprises, monsieur Hamza Cherif, trésorier de l’association des autistes de Tlemcen a notamment insisté sur le fait que l’enfant atteint d’autisme n’était pas identique aux autres et qu’il était seulement lui-même. L’Association, quant à elle, donnera naissance à un centre, un havre de paix de quelques mètres carrés, constitué notamment de psychologues spécialisées.
Une fois le seuil de la porte franchi, c’est tout un monde qui se modifie. Les murs parfaitement décorés et emplis de petites affiches aidant les enfants à pouvoir se situer dans le temps et l’espace. C’est bel et bien un endroit où l’on y côtoie un apprentissage adéquat mêlé d’un amour du métier démesuré. C’est avec une chaleur humaine dans toute sa splendeur alliée de rigueur que les cours se font. Ainsi, c’est une véritable aubaine et un incommensurable honneur pour chaque humain, digne de ce nom, de pouvoir assister un tant soit peu à une scène aussi émouvante qu’instructive.
« L’idée de regrouper des personnes et de former une association est survenue en Février 2010, après une rencontre des parents, dont les enfants étaient atteints d’autisme, en Mai 2009 », avait déclaré le président de l’association Monsieur Zendagui Djawed.
En effet, ce n’est qu’en 2011 que l’association se crée enfin, qui fut accompagnée d’un important tapage médiatique en Octobre 2011.
Grâce aux efforts acharnés des membres, l’inauguration du centre s’était faite le 08 Mars 2013.
« Le centre est le fruit de l’association », avait ajouté Monsieur Zendagui, ayant lui-même un enfant autiste inscrit au centre, le petit Sidou.
Par ailleurs, il faut noter que l’association « dessine moi un sourire » a tendu la main à plusieurs reprises au centre et a apporté son aide pour la réalisation de bon nombres de travaux.
Tic, tac…
Le centre jouit d’une excellente organisation, de manière à ce qu’il adapte et répartisse les cours selon le niveau de chaque apprenant. C’est pourquoi, les enfants sont divisés en deux groupes : Matin/après-midi. Les cours atteignent 15heures par semaine et 60heures par mois.
Pour le bon déroulement de l’apprentissage, la psychologue s’occupera uniquement de deux enfants à la fois, à tour de rôle.
Le programme est le suivant :
La psychomotricité
La compétence cognitive
La communication réceptive et expressive
Jeux et relaxation
L’atelier
Les psychologues se basent sur deux célèbres méthodes internationales de prise en charge de l’autisme :
La méthode ABA : qui est l’analyse appliquée du comportement. C’est une approche ou une méthode qui utilise les théories comportementales et réunit les conditions maximales pour que l’enfant autiste puisse atteindre le maximum de son potentiel.
La méthode TEACCH : qui est la structuration du temps et de l’espace grâce aux supports visuels.
L’objectif de l’association est de sensibiliser la société au sujet des enfants atteints d’autisme. Afin d’atteindre ce but, chaque action prévue a été effectuée avec succès. Leur labeur a obtenu de très bons résultats jusqu’ici et les enfants sont en continuel progrès.
Or, ce sont de cruciaux moments que vivent les membres de l’association ainsi que les parents d’élèves car faute de moyens, le centre pourrait clore définitivement ses portes en Juin prochain.
« Nous sommes désarmés », avait révélé Monsieur Zendagui.
L’Etat n’a nul mérite à s’octroyer étant donné que les parents d’élèves financent 88% des besoins du centre et que la DAS comble le reste.
C’est avec déboire que Naima, maman de Nader âgé de 4ans et inscrit au centre, nous fait part de son opinion : « Je ne peux tolérer qu’une telle chose se fasse, nous devons réagir, le centre doit impérativement continuer à accueillir nos enfants et ceux des autres. Les progrès ont été remarquables pourquoi ne pas s’améliorer encore. Ça serait une énorme catastrophe si le centre était amené à fermer ses portes ».
Naima s’était également confiée et a dévoilé ses ressentis quant à l’autisme de son Fils Nader : « Le diagnostic final s’est fait à l’âge de 3ans, il semblait très sage et a beaucoup tarder pour parler. On a remarqué une absence d’acquisition et un trouble de socialisation, ce fut la gifle. A cet instant précis, d’innombrables questions surviennent, la peur s’installe. Mais aujourd’hui j’ai su que mon fils était loin d’être malade, il est juste différent. Je garde espoir en l’avenir ».
Samira Cherif, maman de Fatima âgée de 8ans, a aussi accepté de partager une infime partie de son expérience : « c’est à l’âge de 2/3ans qu’on a remarqué son refus de communication. Ma fille avait des rituels, à chaque fois qu’elle sortait ses jouets, elle les alignait tout le temps de la même façon l’un après l’autre sans vraiment s’en servir pour autre chose. Elle était hyperactive et souffrait de crises. Aujourd’hui, elle se porte mieux et a une bonne mémoire ainsi que le sens de la logique. Ce n’est qu’en regardant une émission sur France 2 un jour qu’on a enfin compris que notre fille était autiste. Le début nous a vraiment fait peur parce qu’on ne savait rien de tout cela ».
Des autistes accompagnés de leur parent viennent parfois de loin, d’Alger et d’Oran, car c’est le seul centre qui s’engage pleinement et uniquement à la prise en charge d’enfants autistes, contrairement à d’autres centres où l’on pourra y trouver également, à titre d’exemple, des enfants trisomiques.
Le personnel n’a absolument pas à se réjouir de son chéquier lors du versement de salaire puisque ce dernier n’est qu’éphémère frôlant la médiocrité.
Le bénévolat prime, l’altruisme s’exprime.
Parce que quand le cœur s’y met, l’essentiel devient invisible et c’est un fait. Un enfant n’est-il pas ce qu’il y a de plus fascinant et merveilleux sur terre ?
Pantois que nous sommes face à leurs exploits, aussi minuscules soient-ils.
L’autiste semblerait peut-être insensible et passif, agressif et maladif. Détrompez-vous, c’est aussi un enfant avide d’affection et d’amour. Saluons sa bravoure.
Il a besoin qu’on lui tende la main, qu’on lui dise que tout va bien, que dans nos bras il représente tout notre bien et que dans son regard réside un lien qui ne peut être atteint qu’avec l’acceptation de l’autre, la tolérance et la compréhension de sa différence.
Il a besoin qu’on lui ouvre notre cœur, qu’il y voit de la ferveur, que dans notre sourire se trouve son bonheur.
Tic, tac…
L’horloge tourne, l’horloge file. Elle n’est autre que l’ennemi juré d’un rythme effréné. L’huée a été lancée. Un cri résonne, son écho perdure encore.. Pour le moment.
Aidons ces enfants, qui pourraient être les nôtres. Militons afin que ce centre ne ferme pas. Cotisons pour la bonne cause. Aujourd’hui et plus que jamais, l’avenir de milliers d’enfants autistes est entre nos mains car c’est l’affaire de tout citoyen avisé. Parlons-en autour de nous, que ce sujet s’éloigne du tabou, et qu’il devienne un atout pour notre développement sociale.
Des calendriers confectionnés avec des photos de l’association sont disponibles, leur achat se fait à partir de la somme de 200DA.
Pour plus d’information, contactez ce numéro : 0560346367
Compte bancaire : BNA 001 00527 0200 000 345 65
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Posté Le : 01/05/2014
Posté par : dmmb
Ecrit par : Merad Boudia