Enfants atteints d'autisme: L'association El Amel en appelle au président de la République

L'association El Amel revient à la charge encore une fois, sollicitant cette fois-ci l'intervention du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, afin de trouver une solution à un «conflit» les opposant aux autorités publiques, propriétaires du parc zoologique de Ben Aknoun à Alger.Un problème qui resurgit chaque année, menaçant ainsi quelque 200 enfants et adolescents atteints d'autisme, venant des quatre coins du pays, d'expulsion du centre d'équitation dudit parc.
Dans une lettre adressée au président de la République, l'association El Amel a demandé une audience auprès du premier magistrat du pays pour fournir aux responsables de la présidence tous les détails sur ce dossier. Et d'exposer l'état des lieux de la situation de l'autisme en Algérie.
Sachant que conformément aux instructions du président de la République, un groupe de travail interministériel, présidé par le ministre de l'Education nationale, a été mis en place l'an dernier à l'effet d'élaborer une stratégie nationale de prise en charge de l'autisme. Justement, un premier rapport d'étape portant sur un état des lieux de l'autisme en Algérie et les principaux éléments pour l'élaboration de la stratégie nationale de sa prise en charge a été déjà présenté par le gouvernement afin de peaufiner le plan national pour l'autisme en Algérie.
Les membres de l'association ont expliqué dans la lettre que leur organisation «El Amel» est une association à but non lucratif, qui a été créée en 2010. Elle offre aux enfants et adolescents à besoins spécifiques et particulièrement aux enfants autistes un accompagnement psycho-éducatif avec le cheval (équithérapie) au niveau du parc zoologique de Ben Aknoun.
Les rédacteurs de la lettre indiquent que depuis le transfert du parc zoologique de Ben Akoun sous l'autorité de la wilaya d'Alger, l'association ne cesse de recevoir des menaces d'expulsion des lieux « sous prétexte que les éléphants du parc souffrent et par le fait que l'association occupe leur espace ».
L'association regrette cet état de fait en précisant qu'elle a ?uvré pendant 10 ans et qu'elle est la seule en Algérie qui a mis en place un dispositif d'accompagnement et de suivi. A la fois au profit des enfants et des adolescents en difficulté, provenant des 58 wilayas du pays et à leur parents, dont certains sont démunis et ne trouvent aucune solution pour la prise en charge de leurs enfants malades .Et ce, grâce à l'équithérapie et aux activités spécifiques.
Les membres de l'association se sont dits déçus de l'attitude des autorités, propriétaires du parc qui s'obstinent à les expulser des lieux, sachant «qu'aucune solution alternative ne nous a été proposée», ont-ils tenu à signaler.
Pourtant, affirme les rédacteurs de la lettre, «les enfants à besoins spécifiques et les enfants souffrant d'autisme réalisent d'énormes progrès auprès de cet animal, qui est un excellent médiateur relationnel», en précisant que «60% des enfants et adolescents malades pris en charge dans le cadre du projet accèdent à l'autonomie après 18 et 36 mois de suivi au niveau centre». L'association fonctionne grâce au volontariat et les dons. Il s'agit d'une ferme thérapeutique abritant 30 chevaux offerts par des bienfaiteurs (dons de la Garde républicaine). Les membres de l'association affirment que l'association avait eu depuis déjà 10 ans l'autorisation grâce au soutien du ministère de l'Agriculture, ancien gestionnaire du parc zoologique de Ben Aknoun.
Les membres de l'association affirment que le site est adéquat et l'activité de l'association est vitale pour les enfants et adolescents malades et leurs familles, où ils se trouvent en communion avec la nature.