Algérie

Enfance en danger


Il est des activités lucratives qui échappent aux normes universelles. A Souk Ahras, elles contribuent plutôt au malaise social, au lieu de s’affirmer comme partenaires pour la résorption du chômage latent qui y sévit depuis des années. Les garderies pour enfants poussent comme des champignons dans cette wilaya, et certaines d’entre elles s’arrogent le droit de s’adonner à l’exploitation d’une main-d’œuvre bon marché, recrutée notamment parmi ces contingents de jeunes filles, qui n’ont pas eu la chance de décrocher un emploi.
Nous en avons questionné quelques-unes, lesquelles ont requis l’anonymat de peur d’être mises à la porte sans préavis. «Je trime jusqu’à 10 heures par jour en contrepartie d’un salaire qui ne dépasse pas les 3000 DA, et ce depuis bientôt 5 ans de travail où même le ménage est imposé comme tâche obligatoire», nous confie une jeune femme, qui s’est étalée sur sa vie familiale et les conditions précaires dans lesquelles elle se débat avec ses six frères et sœurs. En voulant parler d’une éventuelle déclaration aux assurances sociales, elle émet une  grimace fort  éloquente pour signifier que cela relève de l’impossible. Une autre employée se dit mieux lotie parce que recrutée initialement dans le cadre du filet social grâce à l’intervention des propriétaires de la garderie et affectée ensuite à son second emploi. « C’est vrai que je perçois seulement 2000 DA chez mon employeur mais on m’a promis une régularisation dans une boîte publique après service rendu (…) et mieux encore, je ne me rends jamais au lieu de travail que j’ai eu la chance de décrocher dans le cadre du filet social», a-t-elle affirmé.
Toutes les autres filles questionnées à ce sujet ont confirmé le non-respect de la législation du travail, notamment pour ce qui est du droit au congé annuel, la déclaration aux assurances sociales et le respect du SNMG. La concomitance des travaux est l’autre infraction soulevée par ces esclaves des temps modernes. Le ménage, la cuisine, la surveillance des enfants, et parfois des heures supplémentaires aux domiciles de leurs employeurs, sont chichement rémunérés avec en plus des brimades et des ruptures unilatérales de la relation du travail.                
 
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