Algérie

Energies alternatives L'incontournable



Voilà: à l'ère où l'opinion publique internationale se fait de plus en plus consciente de l'effet de serre, résultant de l'utilisation outrageante des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), l'uranium croit sa renaissance d'ores et déjà arrivée. C'est que le monde semble bien amorcer sa nouvelle relation énergétique, nucléaire cette fois-ci. L'Algérie, comme une série de déclarations l'indique, semble ne pas échapper au nouveau débat énergétique international, puisque les grosses mamelles de l'influence économique dans le monde (USA, Europe, Asie) se montrent davantage convaincues quant aux bienfaits du nucléaire comme méthode rapide et massive en vue d'obtenir une énergie... «propre». Or, l'incidence d'une telle option tend, déjà, à marquer le parcours éventuel que devrait emprunter le secteur minier global, dans lequel l'uranium est en phase de reprendre la palme, exactement comme fut l'industrie de la téléphonie mobile au début des années 90. Pour conforter une telle thèse, la Bourse de New York livre imparablement une indication très intéressante sur la poussée remarquable du métal radioactif, lequel s'est transigé le 10 juin passé à 139 dollars la livre américaine (453 g). A pareille date de l'année écoulée, l'uranium avait seulement franchi les 45 dollars, c'est-à-dire le tiers de sa valeur actuelle, et il faut bien revenir à son coût initial de 9 dollars atteint en janvier 2002, pour mesurer la vitesse de l'avancée. Ici, des analystes de l'australienne Macquarie Bank Ltd, cités par Bloomberg, sont d'avis que vu le comportement positif du marché au stade actuel, l'uranium va certainement occuper la place qui lui revient dans le nouveau processus d'investissement énergétique, essentiellement dans son volet nucléaire, et ils s'attendent à ce que la livre dépasse aisément les 200 dollars dès juin 2009. L'analyse australienne tire, logiquement, toute sa pertinence de la longue expertise dont jouit l'Australie même, un pays qui participe à hauteur de 24% dans la production mondiale, tout en disposant d'un sol qui abrite plus du tiers des réserves mondiales «connues». Ainsi, la belle floraison de l'uranium avait fait replier deux anciens concurrents, à savoir le cuivre et le nickel, même si ce dernier, après avoir perdu 21% de sa valeur en janvier 2007, vient de reprendre une timide montée, selon les données de la Bourse des métaux de Londres (London Metal Exchange, LME), et ce en se transigeant à 17,85 dollars la livre (24 juin 2007). Cependant, ce topo ne s'applique pas sur le cas de l'or qui avait bondi plus vite, c'est-à-dire de 7% par rapport à sa valeur de 2006. L'once d'or coûtait 652 dollars (1 once = 28,35 grammes) selon un dernier bulletin électronique du 12 juin 2007, émis par KITCO, une firme spécialisée dans les métaux précieux. Selon plusieurs sources, l'avenir pourrait être prometteur en ce qui concerne le métal jaune, dans la mesure où plusieurs banques d'Asie se sont montrées un peu réticentes envers les accumulations des bons d'obligations américains (titres), ce qui avait traduit leur volonté de diversification par l'option d'acquisition de lingots d'or.  Revenons à l'information sur l'uranium, information en vogue ces derniers jours, pour se référer à la World Nuclear Association (WNA), domiciliée au (www.world-nuclear.org), laquelle donne le chiffre de 435 réacteurs opérationnels dans le monde, auxquels vont s'ajouter 28 réacteurs en construction. Dans cet ensemble, les Etats-Unis semblent piloter le parc mondial avec 103 réacteurs en service, suivis par la France avec 59, le Japon avec 55 et la Russie avec 31 réacteurs. En 2007, les pays arabes sont toujours dépourvus de telles structures malgré leurs potentialités financières. Cela s'explique non seulement par le contrôle rigoureux auquel sont soumis ces Etats, surtout après les événements du 11 septembre, mais surtout par leur fonctionnement archaïque et arriéré. L'Egypte, serviteur docile des USA, veut faire cavalier seul en matière nucléaire et on croit savoir qu'elle a déjà reçu l'aval des Américains après les assurances de Hosni Moubarak quant au caractère pacifique de sa future construction. Le Caire projette de régler une petite partie de sa consommation électrique en programmant de réaliser son premier réacteur de 600 mégawatts. Il est à mentionner que ces informations concernant les réacteurs sont reproduites à partir de l'évaluation faite par la WNA en matière de production électrique créée grâce à l'énergie nucléaire.  Cette même WNA estime que le parc mondial des réacteurs nécessite une production estimée à 65.000 tonnes d'uranium et, à titre comparatif, les besoins d'un pays comme la France dépassent les 10.000 tonnes. En effet, le pays de Sarkosy, avec une population de 65 millions, consomme en uranium la moitié de la quantité utilisée par une Amérique de 355 millions de personnes. Ce qui explique d'ailleurs la base nucléaire des 79% de la production électrique française, une proportion considérée comme la plus élevée au monde, où la moyenne est de 17%, contre une prime de 0% pour tout le monde arabe. Dans cet ordre d'idée, il serait utile de souligner que, dans cette fourchette, les Etats-Unis ne produisent leur électricité à partir du nucléaire qu'à hauteur de 20%. Une situation somme toute logique et qui résulte du poids qu'exerce le cartel pétrolier et du charbon sur toute la politique énergétique étasunienne. Toutefois, cet état de fait est en phase d'entamer un recul, et ce pour céder progressivement la place à l'industrie nucléaire américaine qui, après avoir perdu de son aura lors de l'accident des deux réacteurs de Three Miles Island (TMI, Pennsylvanie) en 1979, poussant 70.000 écolos à marcher sur le Capitole (Washington DC) pour réclamer le bannissement d'une industrie incriminée, revient aujourd'hui en force et gagne, selon John Tierney du New York Times, beaucoup de sympathisants au sein du courant environnementaliste. Le journaliste admet que le cauchemar du TMI s'est vite estompé devant une catastrophe encore plus grande et plus vaste, celle du réchauffement de la planète, avec tout ce qu'il apporte comme conséquences dramatiques pour l'avenir de la terre. A son avis, historiquement, les écolos américains avaient toujours appuyé, avant l'accident de 1979, l'option nucléaire car elle refluait dans le sol charbon et pétrole. Aujourd'hui, leurs ténors ne cessent de s'exprimer, provoquant un véritable effet de presse avec des magazines prestigieux comme Technology Review et la publication Wired.  Mais attention: cela n'est pas encore arrivé à gagner la guerre psychologique, celle relative aux déchets nucléaires à l'intérieur des Etats-Unis. Même si une centrale de 1.000 mégawatts ne produit que cinq pieds cubes par année, la question reste posée aux USA où les quantités sont de plus en plus importantes. Le Chicago Tribune, repris par la presse canadienne, avait rapporté en mai 2005 une information précise sur les résidus nucléaires: 55.000 tonnes de déchets, auxquelles s'ajoutent 16.000 tonnes de l'industrie de la défense, constituent un sérieux problème dans les 39 Etats où ils sont répartis. On pense déjà à enfouir toute cette masse sous la montagne Yucca, dans l'Etat du Nevada.




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