« L'Algérie a encore du temps devant elle pour réfléchir et affiner ses propres capacités avant de décider d'opter pour tel ou tel type d'énergie alternative », a estimé M. Chakib Khellil, ministre de l'énergie et des mines, qui s'est exprimé, avant-hier, à l'issue de sa visite d'inspection à Oran pour s'enquérir de l'état d'avancement des préparatifs du LNG 16.
Loin des solutions exotiques comme le développement de carburant à base de dates, il évoquera avec scepticisme le nucléaire civil pour les inconvénients que cette énergie (par ailleurs non durable) présente. Il citera le cas de la France qui a décidé de prolonger de 30 autres années la durée de fonctionnement de ses centrales arrivées à échéance (après 30 ans de fonctionnement), une décision motivée par la difficulté inhérente à leur démantèlement. Pour l'Algérie se pose également le lieu d'implantation obligatoirement sur la côte, pour les besoins importants en eau, mais qui est une zone à haut risque sismique. Une fois ces problèmes résolus, il restera la qualification requise pour leur construction. « Ni la technologie, ni les ressources humaines ne sont disponibles en Algérie pour de tels projets », explique le ministre qui rappelle à juste titre que « les enseignements dispensées concernent juste les éléments de physique nucléaire mais on ne forme pas pour construire des centrales nucléaires ».Rendre plus attractif le carburant à base de GPLLa solution idéale serait l'énergie solaire mais, là aussi, se posent les préoccupations liées à l'ingeniering et à la maîtrise des techniques de construction et d'installation. « Sommes-nous obligés de suivre le même processus que par le passé avec la livraison d'infrastructures clé en main ' Où est la valeur ajoutée dans tout cela ' » S'interroge M. Khellil qui pense que, dans l'intérêt du pays, il faut se donner le temps de bien réfléchir pour préparer de bonnes choses aux générations futures quitte à consentir quelques sacrifices comme l'ont fait les générations d'avant pour celles d'aujourd'hui. En attendant, le ministre préconise de rendre plus attractif le carburant à base de GPL.Au sujet des négociations autour du gaz avec l'Europe, il s'est surtout félicité du fait que la commission européenne a finalement tenu compte des arguments présentés par l'Algérie, notamment au sujet des prix . « On ne peut pas pratiquer le même prix sur le marché interne et externe pour la simple raison que l'Algérie étant un pays producteur et exportateur de gaz, ne peut pas facturer le transport (contrairement à l'exploitation des gisements), les gazoducs tels MedGaz ou Gassi étant pleins et destinés à l'exportation », explique-t-il schématiquement en précisant que les arguments européens seront valables d'ici une quarantaine d'années lorsque le produit sera rare. Au sujet de l'infrastructure devant abriter le GNL 16, objet principal de la visite, M. Chakib Khellil atteste que les 10 000 m2 d'espace réservé aux expositions sont déjà entièrement loués et c'était pour mettre en avant l'idée que cette réalisation (qui a dû supporter un surcoût car réalisée dans un délai court) peut être rentable à condition de la maintenir en activité à longueur d'année pour l'organisation de divers manifestations économiques ou autres comme les congrès médicaux ou même les rencontres de chefs d'Etat.Les infrastructures d'accueil allant s'avérer insuffisantes pour les participants au GNL 16, d'immenses dépenses seront consenties à l'instar des bateaux-hôtels qui seront loués à l'occasion. Le souci du ministre est que l'événement ait des retombées positives sur la ville d'Oran et, par extension, sur toute l'Algérie car l'enjeu est aussi, il prononcera le mot lui-même, politique.
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Posté Le : 15/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Benachour
Source : www.elwatan.com