Algérie

Energie Les Africains veulent accorder leurs violons


Les travaux de la conférence des ministres de l'Energie des pays membres de l'Union africaine ont officiellement démarré hier, à l'hôtel El-Aurassi à Alger, et s'étaleront jusqu' à aujourd'hui samedi. Cette première journée qui a vu la participation de représentants de la commission de l'Union africaine, de l'OPEP ainsi que d'autres organisations internationales, est consacrée totalement aux aspects techniques. Les experts de quelque 30 pays africains devraient s'atteler à préparer, à huis clos, une sorte de plateforme d'actions, qui sera soumise dimanche aux ministres de l'Energie des pays membres pour son adoption. L'objectif de la réunion d'Alger est de convaincre les autres pays africains qui n'ont pas encore ratifié la convention sur le lancement de la Commission africaine de l'énergie (AFREC) et constituer ainsi une « force africaine de l'énergie », face à tous les blocs qui se sont constitués dans d'autres continents. Selon Hussein El Hag, directeur exécutif par intérim de l'AFREC, 23 pays africains ont déjà ratifié, depuis décembre 2006, la convention en soulignant que les autres pays ont tout juste signé un accord de principe. Intervenant en marge de la réunion, le Soudanais Hussein El Hag fera savoir que l'objectif reste bien évidemment d'amener tous les autres pays à adhérer à la démarche de l'AFREC. Le directeur exécutif par intérim, qui reconnaît clairement qu'il existe beaucoup de retard dans la ratification de la convention par les autres pays africains, a indiqué qu'il mettait beaucoup d'espoir dans la réunion d'Alger pour convaincre les pays qui n'ont pas encore ratifié le document et ainsi terminer l'opération. Par ailleurs, le même responsable a assuré que sur le plan légal, l'organisation qu'il représente est une structure qui fait désormais partie de l'Union africaine (UE), qui a joué, dit-il, un grand rôle dans la création de l'AFREC. «L'Afrique produit plus de 9 millions de barils de pétrole mais ne consomme que 3 millions », a déclaré M. El Hag en soulignant que le marché énergétique africain devrait d'abord satisfaire les besoins des pays non producteurs et qui importent le produit en dehors du continent noir. Le même responsable semble très optimiste quant au lancement de l'AFREC en soulignant que des projets d'une grande importance sont programmés lors de la réunion des experts africains à Alger. Il évoquera, comme exemple, des projets de développement de raffineries en Afrique, du réseau de transport de gaz et de production électrique tels le projet du gazoduc transsaharien qui devrait relier l'Europe depuis le Nigeria via notre pays, le gazoduc qui devrait relier également les pays de l'Ouest du continent ainsi que le projet de génération électrique du bassin Inga au Congo. Le responsable par intérim de l'AFREC a affirmé qu'un rapport détaillé de tous ces projets sera élaboré par les experts en conclave à Alger, et sera soumis aux ministres de l'Energie, dimanche. De son côté, le directeur de l'Energie auprès du ministère de l'Energie et des Mines, M. Hanifi Mustapha a déclaré, en marge de la réunion des experts, que le plan d'actions de l'AFREC s'étalera dans une première phase sur deux années (2008-2010). Il expliquera que durant cette période, l'accent sera mis sur le développement du système d'information et de données énergétiques dans le continent africain. Le représentant du ministre de l'Energie et des Mines a tenu à mettre en exergue toute l'importance que représente un tel système pour, dit-il, « concevoir et développer des programmes de coopération ». Il y a lieu de rappeler que la Commission africaine de l'énergie (AFREC) a été créée, suite à une décision du 37ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui s'est tenu en juillet 2001 en Zambie. « Assurer l'amélioration économique et sociale de l'énergie en Afrique, alléger la pauvreté et promouvoir la recherche et le développement dans le secteur énergétique », « Identifier et lancer des projets énergétiques inter-africains de coopération et explorer les mécanismes de financement », « Mettre en place et promouvoir des programmes de développement de ressources humaines et de formation en vue de renforcer les capacités institutionnels et de gestion dans le domaine énergétique », «Mettre en place et exploiter un système d'information sur les données énergétiques et d'un réseau de données sur l'énergie », et enfin, « Elaboration de politiques, de stratégies, de plans, et de programmes de développement en Afrique à l'échelle sous régionale, régionale et continentale », étaient les principaux objectifs tracés lors de la proclamation de l'AFREC en 2001. Les 15 ratifications nécessaires pour la mise en oeuvre de la Commission africaine de l'énergie ont été obtenues en décembre 2005. Il aura fallu en tout 7 années pour lancer la commission qui devra s'atteler dès dimanche, à parler au nom de tous les pays africains qui ont ratifié la convention.
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