? Le vice-président du Conseil national économique et social (CNES) Mustapha Mékidèche, a estimé, hier lundi, que les principaux pays exportateurs de pétrole vont annoncer une baisse de la production, lors de la prochaine réunion ministérielle de l'OPEP, jeudi prochain à Vienne. M. Mékidèche a expliqué à la radio nationale que des signaux positifs ont été émis «lors du Sommet du G20, à Buenos Aires, samedi», et ces signaux «'sont de bon augure», estime t-il.Le vice-président du CNES, en commentant l'annonce du président russe Vladimir Poutine, selon lequel il s'est mis d'accord avec le prince héritier saoudien Mohamed Ben Selmane pour une réduction de la production, a relevé que toute baisse des prix du brut n'arrange pas les deux pays. «La Russie et l'Arabie Saoudite sont en particulier affectées par une baisse des prix, qui, si elle venait à se prolonger, ne les arrange pas trop», affirme-t-il. Bien plus, M. Mékidèche table sur un éventuel et possible compromis à la réunion de Vienne entre les pays membres de l'OPEP et les autres producteurs, l'objectif, a-t-il relevé, étant de fixer «un prix moyen du baril entre 60 et 70 dollars.» Un niveau de prix, explique-t-il, qui arrange tous les producteurs, sans pénaliser les pays consommateurs. Pour le vice-président du CNES, il y a déjà des signaux positifs, quant à une reconduction de l'accord de limitation de la production, conclu l'année dernière, à Alger entre pays membres et non membres de l'Opep. Les deux gros producteurs mondiaux que sont la Russie et l'Arabie Saoudite ont donné leur accord, en marge du sommet du G20, selon M. Mékidèche, qui a rappelé les déclarations du président russe selon lequel l'Arabie Saoudite est d'accord pour baisser sa production pour faire remonter les prix. «Ces signaux laissent penser que Moscou et Ryad seraient d'accord pour qu'il y ait une baisse de production d'au moins 1 million de barils/jour.» Les estimations de M. Mékidèche rejoignent, en fait, les analyses des courtiers sur les marchés pétroliers, qui prédisent un accord global portant sur une réduction de production d'au moins 1 million de barils/jour lors de la réunion de Vienne vendredi entre pays de l'OPEP et non OPEP. «Un tel scénario a toutes les chances d'être respecté par l'ensemble des producteurs», ajoute t-il, avant de faire remarquer que «les puissants lobbies pétroliers américains n'ont, eux-mêmes, pas trop intérêt à voir les prix diminuer en dessous de ces niveaux.» «Une sensible baisse des cours des hydrocarbures sur les marchés risquerait, en plus, de compromettre les plans de développement de toutes les grandes compagnies pétrolières dans le monde», souligne d'autre part, M. Mékidèche, selon lequel «il n'est donc dans l'intérêt de personne que les cours chutent en-dessous d'un certain seuil.» Et, surtout, pour «éviter un nouveau choc pétrolier», prévient-il.
Par ailleurs, le vice-président du CNES a relevé, qu'en dépit du recours, de plus en plus important, aux énergies propres dans les pays consommateurs, sinon aux énergies alternatives, l'usage des énergies conventionnelles, comme le pétrole, va encore occuper une grande place dans le mix énergétique mondial. La consommation mondiale de pétrole tourne autour de 100 millions de b/j actuellement, et cela «va continuer à occuper une place prépondérante à long terme», estime-t-il. Pour autant, l'Algérie est face à une évidence, celle de la diminution de ses réserves pétrolières, tout autant que ses réserves de change, qui lui dictent une rationalisation draconienne de son modèle de consommation. «L'Algérie devrait s'attacher à rationaliser son modèle de consommation énergétique ainsi que ses dépenses, en faisant émerger d'autres sources de financement de son économie», estime-t-il. Car il faut «être au rendez-vous lorsque nos réserves de change diminueront de façon plus substantielle», explique-t-il. Les alertes des experts et spécialistes sur un modèle de consommation très boulimique en produits énergétiques, dont les carburants et le gaz naturel, se font de plus en plus insistantes, car en dépit de l'importance de sa production en hydrocarbures, l'Algérie dépend toujours de l'importation des carburants.
Ce qui est «paradoxal», selon M. Mékidèche, qui a mis en avant le fait que les importations de carburants sont estimées à hauteur de 2 milliards de dollars, soit presque le même montant que celui des exportations hors hydrocarbures. D'où son appel à une rationalisation de la consommation intérieure d'énergie et la mise en place d'un modèle de consommation, qui tiendrait compte de l'épuisement des réserves énergétiques et de change.
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Posté Le : 04/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com