Algérie

«Enemy Way» en avant-première


«Enemy Way» en avant-première
Cinéma ? 48 heures après avoir réalisé une première projection officielle de son dernier long métrage Enemy Way au Festival international du film de Berlin, Rachid Bouchareb et une partie de son casting sont venus à la salle El-Mougar pour présenter en avant-première leur révélation cinématographique.Enemy Way (La voie de l'ennemi) est un film humain sous le signe de l'intolérance. Point de salut pour un Afro-Américain ayant passé 18 ans de taule pour meurtre dans les prisons et de surcroît converti à l'islam.Forest Whitaker, dont la stature d'acteur n'est plus à refaire, est dans la peau de William Garnett, un homme qui veut se reconstruire devant Dieu et les hommes et mener une vie de Monsieur Tout-le-monde dans cette Amérique qui garde en certaines régions le refus de l'autre et des différences. De liberté, d'égalité et de tolérance à la frontière mexicaine, il n'y en a que dans le c?ur d'Emylie Smith, (Brenda Blethyn), femme forte et fragile en même temps.Encadreur des prisonniers libérés sous condition, Emylie a fui ses blessures pour panser celles des autres.Pour rappel, Brenda Blethyn, dont c'est le deuxième voyage en Algérie aux côtés de Rachid Bouchareb, est venue pour la présentation du film The long river.Il y a également Térésa (Dolorès Heredia), l'émigrée mexicaine venue dix ans plus tôt sur cette terre d'Amérique pour des jours meilleurs. Elle les a trouvés. Sa rencontre avec Garnett, ancien membre d'un gang du Nouveau- Mexique change la donne de son existence.Elle-même solitaire, elle accepte d'unir sa solitude à celle de Garnett. Un petit rayon de bonheur illumine leur courte rencontre car c'était sans compter avec un passé revenu avec force. Les méchants sont Harvey Keitel et Luis Guzman dont Bouchareb dira : «Vous ne trouvez pas qu'il est Algérois '»Forest Whitaker, avec une présence puissante de l'homme qui se retrouve en son for intérieur, est sublime. Un film beau et généreux dans la douleur, une coalition de tous les acteurs par le jeu qu'ils ont apporté pour que l'?uvre soit belle. Dans Enemy Way, le titre en anglais, les comédiens ont été au bout de leur intériorité, chacun ayant fait un travail de recherche du mieux.«L'histoire du film en elle-même a fini par s'effacer en moi, elle a un début et une fin. Ce que j'ai cherché, c'est que chacun des acteurs aille au fond de ses sentiments...», a signalé en substance Rachid Bouchareb.Les prises de vue sur des sites naturellement grandioses et une nature aride qui, malgré la désolation de l'environnement, semble communier avec les cieux et le Maître de l'univers par Garnett dans sa soif de l'Absolu.Cette manière de capter les lumières des paysages, Bouchareb dira qu'il la doit à Yousef Sahraoui, avec qui il a fait ses classes au sein des grands espaces sahariens en Algérie et que s'il était encore en vie il ferait appel à lui pour une collaboration. Un bel hommage au regretté directeur de la photo. Rachid Bouchareb n'a cessé de répéter que le plus important pour lui était d'amener les acteurs et de présenter son film à Alger. «Avec une joie pure de grand enfant», a-t-il dit, et d'ajouter?:?«Depuis le début j'attendais d'amener mon équipe en Algérie. Je leur répétais durant le tournage?:??'Il faut aller en Algérie ! Il faut aller en Algérie !''».Au sujet de son absence sur la liste des nominations pour son rôle dans Le majordome, Foster, qui foule le sol de l'Algérie pour la première fois, grand seigneur, prend cet écartement avec philosophie, sachant que ses personnages puisent dans sa force à lui et dans son jeu, ce qui lui confère une place dans la postérité cinématographique.Sa filmographie et non des moindres, est prolixe en elle-même avec Le Majordome, Bird, ?Ghost dog ou The Crying game. On saura que Dolores Heredia a été émue aux larmes pour être revenue chez nous pour la deuxième fois, ayant produit un documentaire sur les populations sahraouies.Coproduit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), La voie de l'ennemi est une adaptation de Deux hommes dans la ville, réalisé par José Giovanni en 1973, avec Alain Delon et Jean Gabin. Le scénario a été réécrit en partie par l'écrivain Yasmina Khadra.Le film devrait sortir en Algérie et en France début mai prochain, a indiqué Rachid Bouchareb.Enemy Way est le troisième film de Rachid Bouchareb à être coproduit par l'Algérie, après Cheb (1991) et Hors-la-loi (2010), nominé l'année suivante aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, également sous la bannière algérienne.


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