Algérie

Encore une ouverture désavantageuse



Encore une ouverture désavantageuse
L'Algérie est membre de la Grande zone de libre-échange (Gzale) depuis six ans. Ayant rejoint cette zone depuis le 1er janvier 2009, le pays a été contraint quelques mois après d'établir une liste négative des produits exclus de ses avantages. Cette adhésion a, alors, montré aux responsables économiques quel'ouverture du pays au marché arabe était peut-être prématurée, voire prise dans la précipitation. Preuve en est le nombre de produits intégrés dans la liste négative en question (près de 1 500) qui concernent particulièrement des industries naissantes ayant bénéficié d'un appui conséquent de l'Etat. L'on citera notamment le secteur de l'agroalimentaire, qui dépend encore des aléas du marché international, ou même le textile qui a subi les ravages de l'ouverture tous azimuts du pays à «l'économie de marché» décidée à la hâte dans les années 1990.Aujourd'hui, le débat reste toujours centré sur ces politiques économiques qui n'ont permis, au final, qu'une accentuation de la dépendance du pays aux hydrocarbures ainsi qu'aux aléas des marchés internationaux. Certes, des barrières ont été instaurées en vue de protéger certaines industries fragiles et naissantes mais face à un secteur de l'importation qui ne cesse de prendre de l'ampleur les différentes mesures économiques se sont avérées inefficaces et non productives. L'Algérie gagnerait aujourd'hui à dresser desbarrières beaucoup plus contraignantes et mettre au point des politiques ciblées capables d'enclencher un redémarrage de la machine économique, préconisent les économistes. Ils estiment que pour améliorer la compétitivité des entreprises algériennes, il est urgent de mettre au point des plans d'action précis et par filières, en fonction des besoins du marché local. Car le seul remède préconisé pour faire face à la hausse des importations et des déséquilibres financiers qui guettent le pays n'est autre que celui de privilégier les atouts du secteur productif local, actuellement à l'agonie.Mais pour revenir à l'adhésion de l'Algérie à la Gzale, il faudrait mettre sous la loupe les différentes statistiques qui émanent des pouvoirs publics et qui confirment davantage ce que bon nombre d'opérateurs ont déjà relevé auparavant. Ainsi, les exportations hors hydrocarbures vers cette zone ont atteint, en 2013, 278 millions de dollars, contre 277 millions de dollars en 2012 et 221 millions de dollars en 2011, selon les chiffres d'Algex. Les produitsagricoles et agro-alimentaires ont totalisé 179 millions de dollars, dont le sucre représente 81% de ces exportations avec un montant de 144 millions de dollars. Les exportations de produits industriels ont été estimées à 97,4 millions de dollars. Quant aux importations algériennes depuis cette zone, elles ont presque doublé en 2013, atteignant 3,4 milliards de dollars contre 2,3 milliards en 2012. Les importations des produits agricoles et agricoles transformés provenant de la Gzale ont augmenté de 22%, passant de 184 millions de dollars en 2012 à 224 millions de dollars en 2013 au moment où les importations des produits de la pêche ont diminué de 37%, enregistrant une valeur de 5 millions de dollars en 2013 contre 8 millions de dollars en 2011.Globalement, l'excédent commercial de l'Algérie avec la Grande zone arabe de libre échange (Gzale) a reculé de 546 millions de dollars à 179 millions de dollars en 2013, soit un repli de 75% sur un an. Mais à la lecture de ces chiffres, il ressort qu'en dehors des hydrocarbures l'économie algérienne n'arrive pas encore à produire ce qui pourrait être concurrentiel sur le marché international.Les raisons sont multiples. Outre les faiblesses structurelles, l'économie algérienne reste encore otage d'une administration omniprésente dans la sphère économique alors qu'elle est censée lui servir d'accompagnateur. Mais cette dernière en raison de sa lourdeur devient un handicap aux porteurs de projets, causant des pertes de temps souvent inutiles qui finissent par décourager toute entreprise. D'autres raisons liées aux besoins du marché local poussent les entreprises à ignorer l'exportation, étant donné que leur carnet de commande national est déjà satisfaisant. Pour les observateurs, l'ouverture du marché national a été quelque peu prématurée. Les résultats de l'accord d'association signé avec l'Union européenne ont confirmé encore une fois que l'entreprise algérienne dans sa conception actuelle est loin de résister aux chocs externes. Impréparée, elle nécessite encore une mise à niveau sur tous les plans. Actuellement pour survivre elle dépend encore de la commande publique, mais c'est une situation qui ne devrait pas durer longtemps. Il apparaît donc que les pouvoir publics devraient davantage ouvrir le marché local à l'investissement à défaut de s'ouvrir sur les marchés extérieurs avec toutes les conséquences que l'on subit encore.S. B.




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