Algérie

Encore un week-end sanglant en Syrie



Encore un week-end sanglant en Syrie
Le régime d’Al Assad reste jusqu’à présent sourd aux injonctions de la Ligue arabe, qui lui a donné jusqu’à aujourd’hui pour cesser les violences contre les civils sous peine de sanctions économiques, après avoir suspendu la participation de son pays de l’organisation. Les violences dans le pays ont, selon l’ONU, fait plus de 3500 morts en 8 mois. Et cela continue à un rythme effrayant, alors que la Syrie s’enfonce inexorablement dans la guerre civile.
Hier encore, les forces syriennes ont tiré pour disperser des milliers de manifestants hostiles au régime, tuant au moins 11 civils, dont un enfant. Parallèlement, selon la télévision d’Etat, 3 membres des forces de sécurité ont été tués dans une attaque à la bombe à Hama (centre). Les risques de guerre civile s’amplifient en Syrie, avec la multiplication des attaques de militaires dissidents.      Sur leur page facebook, les militants pro-démocratie ont consacré la journée à «l’expulsion des ambassadeurs» syriens à l’étranger, en appelant à des manifestations massives qui, comme chaque vendredi depuis la mi-mars, ont commencé après la prière hebdomadaire. Les manifestants ont, selon l’AFP qui rapporte l’information, défilé à la sortie des mosquées dans de nombreuses villes, malgré un déploiement sécuritaire massif. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, et les Comités locaux de coordination (LCC) chapeautent les contestataires sur le terrain. Manifestation pro-régime à Damas Les troupes ont ouvert le feu pour disperser les contestataires, faisant 11 morts, selon l’OSDH et les LCC, alors que le bilan ne cesse de s’alourdir. Deux manifestants ont été tués à Homs (centre), 5, dont un enfant, dans la région de Deraa (sud), 3 autres dans la région de Damas et un à Hama. En revanche, quelque 2000 personnes ont manifesté à Damas pour apporter leur appui au président syrien «jusqu’à l’éternité» et se sont engagées à organiser tous les vendredis des contre-protestations en réponse au mouvement de contestation.      Au plan diplomatique, le régime syrien est, par contre, des plus isolés. Les pays arabes reprochent au gouvernement syrien de ne pas respecter, contrairement à sa promesse, le plan de sortie de crise arabe qui prévoit la fin des violences, le retrait des troupes des villes, la libération de milliers de détenus et l’envoi d’observateurs arabes sur le terrain. La Ligue arabe a dit examiner une demande syrienne de modifications à sa proposition d’envoyer à Damas une délégation de 500 observateurs d’associations de défense des droits de l’homme, de médias et d’observateurs militaires pour s’assurer de la sécurité des populations civiles.      Malgré les pressions croissantes de l’Occident et des Arabes, M. Al Assad peut toutefois encore se targuer des soutiens de ses alliés chinois et russes, qui continuent de refuser toute ingérence étrangère en Syrie et de favoriser le dialogue. La révolte populaire, qui s’exprime à travers des manifestations, est marquée depuis plus d’un mois par une intensification des opérations de l’Armée libre de Syrie (ASL), regroupant des soldats insoumis qui ont mené des attaques contre des centres des services secrets et du parti au pouvoir. Ce qui fait d’ailleurs craindre le basculement de la Syrie dans la guerre civile. Si cela n’est pas déjà fait. «Il y a un risque d’évolution vers la guerre civile», a dit le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, dont le pays a coupé les ponts avec son voisin et sert de terre d’asile aux opposants au régime syrien. Alain Juppé, son homologue français, a affirmé lui aussi qu’«une guerre civile serait la catastrophe» et a appelé l’opposition syrienne à éviter «le recours à l’insurrection armée», après avoir jugé qu’il était désormais «trop tard» pour le régime, faute d’avoir engagé les réformes démocratiques réclamées. Le Hezbollah libanais menacé Les sorties turque et française interviennent au lendemain de l’attaque au mortier par l’opposition du QG de la sécurité militaire syrienne à Damas. La veille, leur homologue russe, Sergueï Lavrov, avait aussi accusé l’opposition syrienne de pousser le pays «à une véritable guerre civile». Face aux divergences entre les grandes puissances sur le dossier syrien, Paris, Berlin et Londres veulent présenter au Comité des droits de l’homme de l’Assemblée générale de l’ONU une résolution condamnant les agissements du régime. Un vote devrait intervenir mardi. Preuve que la crise syrienne peut s’étendre à toute la région, quelque 150 manifestants se sont rassemblés hier à Tripoli, au nord de Beyrouth, pour réclamer le départ du président syrien Bachar Al Assad et avertir son allié libanais, le Hezbollah chiite, qu’il pourrait être le prochain à devoir quitter le pouvoir. Criant «A bas Bachar Al Assad» et «Hezbollah, bientôt ton tour», les protestataires s’étaient réunis devant la mosquée Qoubba avant de marcher à travers la ville. Le rassemblement, organisé par un groupe islamiste local, a appelé le Liban à retirer son ambassadeur de Syrie et a demandé au Premier ministre, Najib Mikati, un musulman sunnite originaire de Tripoli, de quitter le pouvoir.      Les manifestants ont également brûlé des photos de M. Mikati, dont le gouvernement est dominé par le Hezbollah, allié de Damas. Cette manifestation intervient quelques jours après que le Liban ait voté – aux côtés du Yémen et de la Syrie – contre la suspension de la Syrie de la Ligue arabe. Ce vote a aggravé les relations entre l’opposition pro-occidentale, menée par l’ancien Premier ministre Saad Hariri, et le gouvernement Mikati, ferme soutien de Bachar Al Assad. A rappeler que la ville sunnite de Tripoli a été le théâtre, à plusieurs reprises, d’affrontements entre sunnites et membres de la minorité sunnite des Alaouites, loyaux à leurs coreligionnaires en Syrie et à laquelle M. Assad appartient.
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)