Algérie

Encore un manifestant tué hier au Caire Pressions internationales sur le maréchal Tantaoui



Encore un manifestant tué hier au Caire                                    Pressions internationales sur le maréchal Tantaoui
Le pouvoir militaire égyptien est sous pression pour arrêter l'effusion de sang, car les appels internationaux se multipliaient hier pour mettre fin à la confrontation avec des manifestants anti-armée, qui a fait 11 morts et des centaines de blessés en quatre jours dans le centre du Caire. Après le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a accusé les forces de sécurité égyptiennes d'usage 'excessif' de la violence à l'encontre des manifestants, ce fut au tour de la secrétaire d'état américaine Hillary Clinton d'appeler les égyptiens à s'abstenir de toute violence, tout en demandant 'instamment aux forces de sécurité égyptiennes de respecter et de protéger les droits universels de tous les égyptiens, y compris les droits d'expression et de réunion'. Hier matin, une personne est décédée dans des circonstances non établies, alors que les forces de l'ordre ont barré avec un mur en béton la rue touchée par les affrontements de dimanche, où le calme semblait revenu en fin de matinée. 'Le nombre de tués depuis le début des heurts est monté à 11, dont un ce jour', a affirmé Adel Adaoui, adjoint du ministre de la Santé, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte. Il a également fait état de 201 blessés dimanche, alors que le précédent bilan officiel s'élevait à 10 tués et près de 500 blessés en trois jours.
Le parquet a par ailleurs décidé le maintien en détention de 123 personnes arrêtées dans les heurts et la libération de 53 autres, ordonnant que neuf autres prévenus soient soignés avant d'être entendus, a annoncé l'agence officielle Mena. Ils encourent des poursuites pour résistance à l'autorité, violences contre les forces de sécurité, incendie de bâtiments publics et atteinte à des propriétés publiques et privées. Ces violences sont les plus graves depuis des affrontements similaires qui avaient fait au moins 42 morts, principalement au Caire, quelques jours avant le début, le 28 novembre, des premières législatives depuis la chute du président Hosni Moubarak en février.
Des heurts se sont produits à l'aube, lorsque les forces de sécurité ont évacué les manifestants de la place Tahrir, haut lieu de la contestation, mais un calme relatif était revenu dans la matinée, après leur retrait et le retour des protestataires. Quelques dizaines de personnes ont observé un sit-in sur la place, brandissant des banderoles hostiles au pouvoir militaire et des photos qui ont indigné les protestataires d'une manifestante voilée, dont les soldats avaient découvert le soutien-gorge et le ventre en la frappant et en la traînant sur la chaussée. Les manifestants réclament également la fin du pouvoir militaire, visant en particulier le chef de l'armée et chef d'état de fait, le maréchal Hussein Tantaoui. Ces violences ont occulté la tenue sans incident majeur de la deuxième phase des élections législatives, qui a conforté la nette domination des formations islamistes, au détriment des partis libéraux et des mouvements issus de la révolte anti-Moubarak. Les Frères musulmans ont revendiqué 39% des voix pour cette deuxième phase et les fondamentalistes salafistes 'plus de 30%', contre respectivement 36% et 24% lors de la précédente phase, où les islamistes toutes tendances confondues avaient recueilli 65% des suffrages. Le taux de participation pour cette deuxième phase, qui concerne un tiers du pays, a été de 67%, a indiqué la commission électorale.
R. I./Agences


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