Algérie

Encore un kidnapping à Boghni Le fils d'un commerçant enlevé par un groupe armé



La population de la daïra de Boghni se mobilise pour exiger la libération de l'otage. La wilaya de Tizi Ouzou a enregistré 70 rapts depuis l'apparition de ce phénomène dans la région, en 2005.
Le fils d'un commerçant, Hamid Delhoum, âgé de 21 ans, a été enlevé par un groupe de trois individus armés, mardi dernier dans la soirée, aux environs de 22h, devant le domicile familial à Mechtras, dans la daïra de Boghni, à une trentaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Il a été conduit par ses ravisseurs à bord de sa voiture de marque Mégane vers une destination inconnue, précisent des sources concordantes qui ajoutent que le véhicule de l'otage a été retrouvé, quelques heures plus tard, abandonné par les assaillants. La nouvelle de cet énième rapt a, en un laps de temps court, fait le tour de la région où la population se mobilise, comme un seul homme, pour exiger la libération de l'otage.
Hier dans la matinée, juste après la mise sur pied d'une cellule de crise et après avoir lancé un appel, une grève des commerçants a été massivement suivie à Boghni, donnant l'air, durant toute la journée, d'une ville morte. Tous les rideaux des commerces ont été baissés en signe de solidarité avec la famille Delhoum et pour dénoncer le phénomène des kidnappings qui ne cesse de prendre de l'ampleur en Kabylie. Les ravisseurs auraient exigé une rançon de deux milliards de centimes à la famille de l'otage, précise-t-on. La cellule de crise, constituée des représentants des comités des villages de la commune, compte maintenir la pression sur les ravisseurs. D'autres actions susceptibles d'obtenir la libération du jeune kidnappé seront entreprises, selon des sources locales qui évoquent une éventuelle marche populaire à travers les principales artères de la ville de Boghni.
«Nous devons manifester notre solidarité avec la famille Delhoum et dénoncer le phénomène des rapts qui prend de l'ampleur dans la région», explique un citoyen de Boghni. «La population souffre le martyre en raison de la multiplication des enlèvements. Les citoyens appréhendent de se faire kidnapper même en plein jour. Ils vivent une situation très difficile», ajoute un autre. Hier, en fin d'après-midi, on était toujours sans nouvelles de l'otage et on ignore aussi si les ravisseurs ont contacté une nouvelle fois les membres de sa famille.
Le versant sud de la wilaya de Tizi Ouzou connaît, ces derniers temps, une recrudescence d'actes de banditisme et de terrorisme qui ont créé un climat de psychose au sein de la population.
La semaine écoulée, les habitants de Beni Kouffi, toujours dans la daïra de Boghni, ont dénoncé, à travers une déclaration adressée aux autorités locales, ce climat d'insécurité. «La société civile doit se structurer et s'impliquer dans un processus participatif à travers une coordination de tous les villages de Boghni. Désormais, l'heure est à la lutte contre la criminalité pour sauvegarder notre dignité, car personne n'est à l'abri de la violence», lit-on dans le même document. Par ailleurs, il est utile de préciser que la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré 70 rapts depuis l'apparition de ce phénomène en 2005. Les kidnappeurs ciblent des entrepreneurs, des commerçants et des industriels.
Ces derniers temps, la mobilisation citoyenne finit souvent par faire plier les auteurs des rapts. C'est le cas, d'ailleurs, de plusieurs victimes d'enlèvement qui ont été relâchées par leurs ravisseurs sans payement de rançon, et ce, suite à des actions de solidarité entreprises par les villageois.


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