Encore un coup pour celle qui avance !

Chaque veille de vendredi, on se surprend à croiser les doigts. Demain, l'Algérie, qui va progressant, réitérera ses revendications et dira encore une fois «non» au dialogue. Parce que les débats, conçus pour faire diversion, elle connaît, elle en a soupé et elle n'en veut carrément plus ! La méfiance, sévèrement enracinée dans l'inconscient collectif, est chaque jour davantage renforcée par les tentatives maladroites de manipuler le mouvement populaire.Il y en a qui y croient ou ont envie de penser que les propositions du pouvoir gagneraient à être prises en compte parce que les marches hebdomadaires seraient vouées, selon eux, à perdre de leur faculté à rassembler. Ce que beaucoup de contestataires auront noté à propos des démarches discrètement initiées, dit-on, par un clan du régime, c'est, qu'aucun interlocuteur, représentant dudit pouvoir, n'est mentionné dans les listes soumises à l'approbation des participants.
Est-ce l'une des raisons pour lesquelles certaines personnalités sollicitées ne se bousculent pas au portillon ' L'avenir nous dira qui des marcheurs ou de ceux favorables au dialogue aura eu raison de rejeter ou de défendre le principe des rencontres-débats.
Demain, comme les étudiants, mardi, la rue se prononcera, de nouveau, en faveur d'une poursuite de la contestation et fustigera pour la nième fois ceux qui voudraient faire passer le non négociable pour un préalable.
Pas question que des marcheurs et autres militants des droits de l'homme soient les otages d'un dialogue inspiré en coulisses pour servir les prolongations. On en connaît qui seraient bien embarrassés si l'on cessait, ici-bas, de développer pour eux quelques raisons de promouvoir le changement dans la continuité.
Il est pourtant clair que l'on ne peut pas construire du neuf avec les résidus d'un système, maintes fois désavoué, qui s'accrochent aux commandes pour sauver leur peau. Pour ne pas avoir à affronter les tribunaux et répondre de leurs actes face à une nouvelle justice, celle-là impartiale. Pour se prémunir d'une mutation inconditionnelle réclamée par la rue, le système encourage les comportements toxiques.
M. B.