Encore le baril !

Alors que le système de retraite est déjà menacé par le secteur informel qui ne déclare pas les travailleurs à la Sécurité sociale, voilà que les perspectives démographiques des Algériens compliquent la donne. Ajouter à cela le blocage de l'économie, le taux de chômage qui peine à baisser et la vague de licenciements de 2011 dont l'ONS vient de révéler l'existence. Un cocktail qui ne présage rien de bon. Face à cette situation connue de tous, le gouvernement a jusque-là agi en recourant à la fiscalité pétrolière. Ce qui est normal, puisque de toute manière, c'est la principale ressource financière de l'Algérie. Mais jusqu'à quand ' La question revient lancinante. Tout est suspendu au prix du baril. Même nos retraites. Ce qui est inquiétant. Si l'embellie pétrolière a permis de créer des fonds spéciaux pour protéger cette catégorie de la population, il s'agit de savoir si ces mêmes fonds sont capables d'accompagner toutes les générations de travailleurs en Algérie et jusqu'à quand. La réponse est a priori non. Alors, où sont les solutions ' Les experts ne cessent de le rabâcher. L'Algérie ne peut indéfiniment compter sur les hydrocarbures et, viendra le jour où il faudra changer le système économique en optant pour une véritable diversification des ressources à même de garantir une stabilité sociale dont la base est d'abord le travail dont, malheureusement, la valeur a été dévoyée pour le compte d'un populisme destructeur des valeurs morales. Ensuite, il s'agira de penser à réhabiliter la présence de l'Etat dans la collectivité et la limitation du champ d'intervention du secteur informel qui a gangrené la société et qui prive, du coup, l'Etat de ressources fiscales très importantes et, par conséquent, la caisse des retraites des cotisations nécessaires et indispensables à sa survie. Si, pour l'heure, l'Etat continue de tolérer l'informel, c'est parce que tout simplement le baril est toujours là pour colmater les brèches mais, une chose est sûre : ce ne sera plus le cas lorsque les réserves de Hassi-Messoud commenceront à émettre des signaux d'alerte.