En prévision de la saison des pluies, la wilaya de Constantine vient de décider le lancement d'une vaste campagne de nettoyage et d'assainissement de la nouvelle ville Ali Mendjeli.Selon un communiqué des services de la wilaya, cette opération, qui sera entamée samedi prochain en présence du wali de Constantine, Abdessamie Saïdoun, et des autorités locales, touchera dans une première étape les unités de voisinage 5 et 6, avant d'être étendue aux autres unités, suivant un programme établi par l'EPIC chargée de la gestion de cette ville.
L'opération nécessitera la mobilisation de 850 agents et 101 engins, avec la contribution des entreprises publiques communales et de wilaya, ainsi que l'apport de certains opérateurs économiques implantés à Ali Mendjeli. Si cette opération est toujours la bienvenue, il demeure utile de rappeler qu'il ne s'agit pas de la première campagne lancée dans cette méga cité, qui souffre d'une situation catastrophique en matière d'hygiène et d'insalubrité, mais surtout des décharges sauvages en plein air, où les entreprises de réalisation des différents chantiers déversent des centaines de tonnes de déblais en toute impunité.
L'anarchie urbanistique qui règne encore et qui risquera de perdurer à Ali Mendjeli, avec toutes ces extensions illicites dans les cités, est la conséquence d'un laisser-aller qui persiste encore depuis des années. Les habitants d'Ali Mendjeli n'ont cessé de faire remarquer que ce n'est pas une campagne de nettoyage en début de saison qui va mettre un terme à cette situation. Il y a une année, presque jour pour jour, l'ex-wali, Kamel Abbes, avait entamé son mandat (qui s'avérera très court) par une campagne de nettoyage à Ali Mendjeli, dont il avait fait son «premier cheval de bataille», avec la mobilisation de moyens importants, comme c'est toujours le cas. Il avait veillé en personne sur cette opération, après avoir été profondément choqué par l'état lamentable du cadre de vie dans les unités de voisinage de cette «grande commune».
Avant lui, Hocine Ouadah avait aussi fait de même, comme si les campagnes de nettoyage à Ali Mendjeli sont devenues une affaire d'Etat. Mais cela n'empêchera pas Ali Mendjeli de vivre le 25 août 2015 la pire catastrophe de son existence, depuis la décision de la «peupler» par les premiers relogés en 2002. Comme un malheur rappelle toujours un autre, la décision prise à l'époque est survenue suite aux dramatiques inondations qui ont ravagé le quartier de Bab El Oued à Alger le 10 novembre 2001. Après toutes ces campagnes de nettoyage et d'assainissement menées tambour battant, devant la presse et les caméras de la télévision, et après les centaines de tonnes de déchets relevés qui viendront meubler les communiqués de presse, le visage hideux de la nouvelle ville n'a guère changé, surtout que les sources de ses malheurs sont toujours là. Il faut alors commencer par combattre les sources du mal, par l'application stricte de la loi et par un travail d'entretien quotidien étalé sur toute l'année, au lieu de programmer des campagnes chaque automne.
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Posté Le : 14/09/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arslan Selmane
Source : www.elwatan.com