Algérie

En visite au CHU d'Oran Ould-Abbès interpellé par des malades



En visite au CHU d'Oran                                    Ould-Abbès interpellé par des malades
Moment fort jeudi au CHU d'Oran, durant la visite effectuée par le ministre de la Santé, Djamel Ould-Abbès, lorsqu'un vieil homme, parvenant à se frayer un chemin jusqu'à lui, l'interpelle : 'Monsieur le ministre, vous dites qu'il y a de la chimiothérapie mais quand on va dans les hôpitaux, il n'y a pas de chimio ! Laissez-moi vous dire, nous avons mal, nous souffrons beaucoup, en un an, j'ai perdu ma femme et mon frère.'
L'homme s'efforce de maîtriser ses sanglots et poursuit : 'Pourquoi les cancéreux supportent cela ' Pourquoi ils sont dans cette situation ' Ma femme faisait une séance de chimiothérapie et après, pendant un an, plus rien. Comment voulez-vous guérir ' Est-ce que vous savez que les malades utilisent les sachets de lait en plastique parce qu'il n'y a pas de poches de colostomie ' Pour l'amour de Dieu, Monsieur le ministre, faites quelque chose.' Djamel Ould-Abbès, un moment déstabilisé, se tourne vers son entourage et demande : 'Les poches ' Pourtant nous en avons acheté en grande quantité.' Et de s'adresser au vieil homme : 'Le cancer, c'est le premier dossier que j'ai pris en charge à mon arrivée au ministère, je me suis attaqué à cela, il y avait, c'est vrai, un grand retard', rappelant les sommes consenties pour les équipements et les médicaments. Ce n'était pas là la première interpellation par des malades et leurs proches qui émailleront cette visite d'inspection du ministre de la Santé au CHUO.
En effet, par trois fois déjà, des citoyens l'avaient abordé au pavillon 5. Comme le cas de la mère d'une petite fille hospitalisée au service hépatique-gastro et à qui on venait sèchement de donner l'ordre 'de sortir son enfant'. Indignée, elle dira au ministre : 'Ils veulent la faire sortir maintenant, mais comment je vais faire. Je n'ai pas les moyens de l'emmener en voiture à Alger, ils me disent qu'ici ils ne peuvent rien lui faire et de l'emmener de suite.' Cette première confrontation avec le vécu des malades et de leurs proches amène le ministre à lâcher en direction de son entourage et des responsables de la santé et du CHUO : 'Vous voyez, un seul cas comme celui-là et c'est tout votre programme qui s'effondre.'
Les parents des malades qui s'adressaient au ministre ont été repoussés, se voyant même signifier brutalement par le personnel du CHUO de se taire.
À la veille d'un mouvement de grève illimitée initié par le Syndicat des hospitalo-universitaires, le ministre de la Santé apportera des clarifications lors de la réunion ayant regroupé les membres du conseil scientifique du CHUO, les chefs de service et les représentants des différents syndicats du corps médical non sans dire en préambule : 'Il n'y a jamais eu de nuage entre le Premier ministre et moi, on a affronté ensemble le terrorisme, mais en tant que praticien, je ne comprends pas la grève dans la santé et je tiens à rendre hommage à tous ceux qui n'ont pas fait grève.' Et de poursuivre : 'Surtout en cette période, la stabilité politique repose sur la stabilité sociale et la stabilité sociale vient en grande partie de la stabilité de la santé', tout en rappelant les sommes faramineuses consenties pour son secteur. La réponse des hospitalo-universitaires ne se fera pas attendre avec la polémique sur l'effet rétroactif de certaines indemnités. 'L'indemnité, c'est notre droit et la grève est l'ultime recours, car sur le terrain on ne voit rien et la grève va être reconduite', lâchera le représentant du syndicat, qui, durant tous les débats, ne consentira qu'une seule phrase pour les malades en disant que les hôpitaux manquent de tout.
D. L


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)