Algérie

En visite à Illizi



En visite à Illizi
«On a des problèmes de sécurité», n'a eu de cesse de répéter Abdelmalek Sellal tout au long de sa réunion avec les représentants de la société civile et des élus de la wilaya d'Illizi dont il était l'hôte jeudi dernier.On vous a ramené l'eau, (…), je vous en prie, surveillez les frontières,» avait comme supplié le 1er ministre des notables qui ont demandé à le rencontrer. Il l'a fait de surcroît en targui pour que son appel soit bien saisi. Son message d'un besoin impératif de sécurité et de vigilance était fort tant la région où il s'était déplacé est d'une sensibilité extrême.La wilaya d'Illizi se situe en effet, sur une bande frontalière longue de 1256 km qu'elle partage au nord-est avec la Tunisie sur 37,43 km, au sud avec le Niger sur environ 213 km et à l'est avec la Libye sur près de 1006 km. A l'ouest, elle se trouve à 900 km de Tamanrasset et au nord, à 1050 km de Ouargla. C'est dire que son tableau géographique dégage une profonde fébrilité qui explique l'importance et l'urgence des propos de Sellal. «Ma venue à Illizi marque la fin d'un périple que j'ai entrepris pour faire un travail de proximité auprès des populations de l'ensemble des wilayas de la République», a-t-il dit lorsqu'il a pris la parole devant une assistance dense que la salle ne contenait que difficilement en raison de son exiguïté et de son manque d'aération. Il avoue qu' «Illizi est une wilaya très sensible et mérite toute l'attention et le bien». Au passage, il rappelle que «Bouteflika exprime de l'affection à l'égard des enfants du sud du pays, il a fait partie des frères qui ont ouvert le front du sud durant la révolution, vous avez un Président qui est à vos côtés et un 1er ministre qui vous aime bien».Du coup, ce sont les jeunes mécontents à qui il a été permis d'entrer dans la salle en dernier et qui étaient tous debout par manque de place, qui lancent des «Vive le Président !» répétitifs.«L'ETAT N'ACCORDERA AUCUNE NOUVELLE GARANTIE AUX REPENTIS»«A ceux qui viennent nous chanter le printemps arabe, nous leur rappelons que nous avons connu de gros problèmes durant les années 90, à l'époque, l'Etat algérien était pris en otage, aujourd'hui, on n'accepte plus de surenchères sur le sud ou sur aucune des régions du pays, la fitna ne reviendra pas en Algérie, Incha'Allah». Il rappelle encore «on est tous des musulmans avec 99% de malékites et n'avons aucun problème avec nos frères ibadhites (M'Zab)». Il s'impose en outre, un bref rappel de la prise d'otages sur le site de Tiguentourine.Le 1er ministre avoue ainsi que «notre pays fait face à un contexte très difficile». Il affirme que «le rêve du Président et le nôtre est que l'Algérie soit un leader dans la Méditerranée et dans toute cette région», mais aujourd'hui, dit-il «nous avons des problèmes avec ce qui se passe à nos frontières (…), il faut qu'on s'entraide pour rétablir la sécurité».Il appelle au dialogue parce que, dit-il, «l'argent seul ne suffit pas, il faut qu'on assure la sécurité du pays, qu'on rétablisse la confiance entre nous et avec les étrangers». Son appel se fait de plus en plus pressant, «aidez-nous au rétablissement de la sécurité du pays, qu'on ne vous trahisse pas, personne ne peut nous diviser». Il soutient fortement que «nous sommes dans le besoin de renforcer le front interne».Tout en rassurant que «nous ne sommes pas des adeptes du mal», il affirme que «nous sommes pour la concorde et la réconciliation, le Président rejette la violence et la haine entre les enfants d'un même pays, encore une fois sa main est tendue aux enfants de ce pays qui veulent retrouver le droit chemin». Le 1er ministre explique que «la loi est claire, grâce à cette charte, on a donné une chance aux repentis, des garanties et même des pensions, on croit en nos enfants, qu'on sorte de ce cercle vicieux, on doit avancer !».Sellal note que «quelques-uns de nos enfants de ces régions continuent d'être sur le mauvais chemin, la main leur est toujours tendue». Un des présents dans la salle demande la parole et tient des propos qui semblent avoir mis mal à l'aise le 1er ministre. «Un groupe de personnes d'Illizi est allé voir Hassan Hattab, ils l'ont vu dans la résidence que l'Etat lui a donnée avec un garde de sécurité à sa porte, alors que celui qui a été son conseiller, il a 76 ans et est toujours en prison» dit l'orateur sans hésiter. Le targui continue «Abdeslem Tarnoun a des revendications purement sociales et très simples». Le nom évoqué cette fois, est celui dont les empreintes ont été retrouvées, selon les services de sécurité, au niveau du site de Tiguentourine. Il est surtout chef du groupe qui demande la scission du sud algérien du nord. Sellal l'interrompt «si tu me ramènes Abdeslem, je te saluerai bien bas». Mais soutient-il,«l'Etat n'accepte de donner aucune autre garantie, la loi en a donné assez et ce qu'il faut !» Il prévient alors «on a une armée forte au service du peuple, de l'emblème national et de l'Etat algérien, une armée et des services de sécurité qui connaissent bien leurs missions, ceux qui veulent déstabiliser le pays, ne peuvent rien faire parce que nous sommes un peuple uni». Il lance encore «personne ne peut nous poser des conditions, nous n'acceptons aucune négociation (moussaouama) quand il s'agit de la sécurité du pays !».




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