Algérie

En souvenir des martyrs du Printemps noir



Les initiateurs de ce 19e anniversaire n'ont pas hésité à faire un parallèle avec le mouvement du 22 février, puisque né d'un ras-le-bol d'un système dont ils revendiquent le départ.À l'occasion de la commémoration du 19e anniversaire de la marche historique organisée le 14 juin 2001, à Alger, à l'appel du mouvement citoyen des Ârchs de Kabylie, le collectif citoyen de la ville de Tazmalt, au sud-ouest de Béjaïa, a organisé, hier matin, un meeting populaire sur la place appelée "Taswiqt".
Outre les activistes du hirak de la vallée de la Soummam, des ex-détenus et des avocats engagés dans le mouvement populaire en cours, des blessés et parents de martyrs du Printemps noir de 2001, ainsi que d'anciens maquisards, ont pris part à ce rassemblement placé sous le slogan "Juin 2001-juin 2020 : même système, même combat".
Lors de son intervention devant la foule, le député démissionnaire de Béjaïa, Khaled Tazaghart lancera d'emblée : "Nous, les Amazighs, en avons marre de l'injustice, nos c?urs sont meurtris par la tragédie du Printemps noir de 2001." Et d'enchaîner : "Pour que plus jamais le printemps ne soit noir, nous ne devons pas oublier les événements tragiques du Printemps noir de 2001."
Revenant à l'affaire des trois activistes du hirak, Merzoug Touati, Yanis Adjlia et Amar Berri en l'occurrence, arrêtés vendredi dernier et placés sous mandat de dépôt le lendemain, Khaled Tazaghart appelle la population de la région à se mobiliser pour soutenir ces trois militants incarcérés.
Lui succédant, le jeune Khaled Ouidir, un ex-détenu du hirak, haranguera la foule en lançant "je suis prêt à mourir pour mon identité amazighe. Je ne me tairai jamais et je continuerai à me battre pour mes idées et les idéaux de notre révolution pacifique du 22 février".
Par ailleurs, un rassemblement a été observé, hier, sur la place baptisée au nom des martyrs du Printemps noir 2001, à Tizi Ouzou, à l'occasion de ce 19e anniversaire de la marche du 14 juin 2001 à Alger. Des dizaines de personnes ont pris part à ce rassemblement qui a débuté à 10h30 sur le terre-plein du carrefour menant vers le CHU, des portraits des victimes du Printemps noir ainsi que des banderoles ont été accrochées par les initiateurs. "14 juin 2001-14 juin 2020 : les temps changent, le combat continue", "Non à l'oubli" lit-on sur deux de ces banderoles.
Après le dépôt d'une gerbe de fleurs à la mémoire des 128 jeunes tombés sous les balles des gendarmes à l'époque, particulièrement à Toufik Naâmane, un jeune originaire des Ouacifs, tué lors de cette marche, les présents scandaient à tue-tête "Pouvoir assassin", sous les regards de dizaines de policiers déployés tout autour.
Le rassemblement a été une occasion pour les intervenants de rappeler la répression sauvage qui s'est abattue sur les manifestants et le lynchage médiatique opéré par le pouvoir par le biais de l'ENTV.

K. O./S. L.


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