Algérie

En scène !



Le quatrième art revient en force aujourd'hui et jusqu'à la fin de l'année à la salle Mahieddine Bachtarzi du Théâtre national algérien.C'est l'ouverture en effet de la 12e édition du Festival national du théâtre professionnel, une manifestation qui permet, chaque année, aux troupes professionnelles de se mettre en compétition et au public comme aux médias de disposer d'un panorama sélectionné de la production dramatique nationale durant l'année écoulée.
Jusqu'au 31 décembre donc, ce seront seize pièces qui seront montrées, représentatives notamment du travail entrepris dans les théâtres régionaux du pays. Quatorze d'entre eux se trouvent en lice, de même qu'une coopérative indépendante de Sidi Bel Abbès qui aura, seule, la responsabilité de montrer aux passionnés du 4e art que le caractère professionnel n'est pas forcément l'apanage des institutions théâtrales publiques.
Tout ce beau monde s'affrontera pacifiquement pour décrocher un des huit prix du palmarès de la manifestation qui sera établi par un jury de cinq membres. Ces prix portent sur le meilleur spectacle, la meilleure mise en scène, le meilleur texte dramatique, la meilleure scénographie et, bien sûr, les meilleurs interprètes, au féminin et au masculin.
Selon les organisateurs, la majeure partie des pièces proposées s'appuie sur des dramaturgies issues de textes algériens. Ce souhait, longtemps exprimé car on se plaignait sans cesse de l'absence de textes, se voit ainsi exaucé. Reste à savoir de quelle manière, ce qui rendra la manifestation déjà intéressante de ce point de vue.
Le Théâtre national algérien propose une pièce intitulée Omerta, mais nous ne vous en dirons pas plus. Le Théâtre régional de Skikda semble avoir emprunté la même voie silencieuse que son aîné, puisque sa pièce s'intitule Ma bqat ?hadra (Il n'y a plus rien à dire) ! Mais rassurez-vous, vous pourrez toujours écouter El ichaâ (La rumeur) que propose le Théâtre régional d'Oum El Bouaghi. Elle vous informera peut-être, cette rumeur, qu'arrive enfin Aawdet el harraga (Le retour des harraga) montée par le Théâtre régional de Béjaïa.
A moins qu'ils n'aient été victimes, lors de leur retour, de El Aatab (La panne) montée par le Théâtre régional de Batna. On signale également la pièce Ajebani du Théâtre régional de Tiz Ouzou adaptée à partir du texte dramatique Le Foehn, de l'écrivain Mouloud Mammeri, dont l'année actuellement finissante a célébré le Centenaire de sa naissance. Ce sont là quelques-unes des affiches de cette édition que plusieurs connaisseurs affirment passionnantes en dépit des difficultés financières et matérielles rencontrées.
Le Festival est enrichi d'une programmation hors compétition articulée autour de sept représentations qui seront données à la salle Ec-Chabab (ex-Casino) de la rue Larbi Ben M'hidi qui a été entièrement rénovée, voilà deux ans, par l'APC d'Alger-Centre. Vouée essentiellement au cinéma par le passé, elle accueillait aussi des pièces grâce à la profondeur acceptable de sa scène. Elle présente surtout l'avantage de n'être qu'à 500 mètres environ du TNA pour ne pas entraîner un éparpillement de la manifestation.
Le programme comprend également des conférences et des ateliers consacrés à la critique théâtrale, au travail des comédiens et à l'expression corporelle. Le parvis Mohamed Touri du TNA offrira aux enfants des représentations de plein air.
Une opportunité avec les vacances scolaires d'hiver mais un risque avec la météo? Espérons qu'une formule de repli a été prévue en cas de pluie.
Cette 12e édition consacrera un hommage au comédien et metteur en scène Abdelhalim Raïs dont le souvenir demeure vivant chez les spectateurs et téléspectateurs, ainsi qu'à l'émouvant comédien Omar Guendouz pour l'ensemble de sa carrière. Celui-ci a récemment rappelé tout son talent, à la fois comique et tragique, avec la reprise réussie de la pièce de Slimane Benaïssa, Babour ghraq (Le bateau coule).


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