Algérie

En recul au Maroc, dominant en Algérie, le blé français fait polémique



Le blé français recule au Maroc, il reste dominant en Algérie. Au Maroc, les privés importent, en Algérie, c'est un office public qui le fait. D'où une polémique naissante sur une « préférence française »Fournisseur traditionnel en blé des pays méditerranéens, la France voit sa compétitivité s'effilocher, quelque peu, sur les marchés, se faisant devancer par des pays de la Mer Noire. Un taux de protéines insuffisant dans le blé hexagonal en est la cause, relèvent des analystes de l'Association générale des producteurs de blé (AGPB. Le blé français perd ainsi du terrain face au blé russe et ukrainien, il est moins sollicité par les clients réguliers de la France qui se montrent exigeant en matière de qualité. Quant aux prix, ils demeurent élevés, ainsi que l'explique l'AGPB. Il n'empêche, des pays à l'exemple de l'Algérie continuent à importer de France et en grandes quantités. La France détient 80% de parts des importations en Algérie qui a importé 3.8 millions de tonnes de blé en en 2012-2013 sur les 5 millions de tonnes qu'elle importe. Au Maroc où ce n'est pas un office public qui se charge de l'importation mais des meuniers privés, la France perd des parts de marché du fait de la concurrence en matière de prix des blés originaires de la mer noire. La part des exportations de blé français vers le Maroc a tendance à diminuer pour se limiter à 40% avec 1,3 millions de tonnes vendues en 2012-2013. La comparaison entre le « monopole » français qui se maintient en Algérie à travers l'OAIC et son recul au Maroc où les intervenants sont privés a suscité des interrogations dans les médias algériens. Avec une question directe : le blé français est-il favorisé '
Une préférence française'
Pour François Gatel, directeur de France Export céréales, certaines clauses strictes dans le cahier des charges font que les origines mer Noire ont du mal à se positionner sur le marché algérien. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, est intervenu sur cette polémique naissante en déclarant, lundi, qu'il n'est pas spécifié dans le cahier du chargé, élaboré par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l'origine du blé à importer. Certes, ajoute-il, il y a des critères dans les opérations d'importation, mais pas l'origine. C'est l'indice de panification (élevé dans le cas du blé français) qui semble avoir pris le dessus, a laissé entendre Rachid Benaissa. Selon lui, comportement des Algériens est en train de changer en matière de consommation. L'Algérien est porté sur le pain blanc et pour en confectionner, il faut un bon indice de panification, a-t-il dit. En Algérie, l'OAIC se charge de l'importation du blé et elle exerce un quasi-monopole dans la filière, les opérateurs privés n'important que de maigres quantités. L'OAIC négocie les prix sur les marchés internationaux et il arrive qu'il en achète en surplus, si le contexte international s'y prête.
Tendance à la baisse des importations
L'Algérie a importé au cours du premier trimestre 2013 pour 456,5 millions de dollars en blé. En volume, cela représente près de 1,237 million de tonnes de blé, c'est une tendance baissière. Les importations de blé enregistrent une diminution de six pour cent en valeur, et quatorze pour cent en volume. En 2012, la facture des importations de blé a atteint 2,11 milliards de dollars, contre 2,85 milliards de dollars en 2011. Si le pays importe du blé, c'est parce qu'il n'arrive pas à mettre en place une réelle politique de production agricole. L'Algérie a produit 5,12 millions de tonnes de céréales lors de la campagne 2011-2012, alors que ses besoins en la matière sont estimés à environ huit millions de tonnes par an. Les principaux fournisseurs de l'Algérie en blé sont la France, le Canada et les Etats-Unis d'Amérique.


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