Algérie

En raison du chômage mais aussi de l'amour du gain facile La culture du trabendo prend racine



En raison du chômage mais aussi de l'amour du gain facile La culture du trabendo prend racine
Phénomène - Les jeunes Algériens tiennent, ces dernières années, à exercer dans des créneaux très lucratifs et sans fournir beaucoup d'efforts.
Ils veulent gagner le maximum d'argent en très peu de temps, négligeant, ainsi, de suivre des formations spécialisées pendant quelques années. Le temps c'est de l'argent. Voilà un dicton qui est devenu la devise de nos jeunes et qui est malheureusement appliqué dans le mauvais sens ! Il y a quelques jours, le ministre de la Formation professionnelle, Mohamed Mebarki, avait déclaré, lors de son inauguration de la deuxième session de la rentrée professionnelle, que «seulement 185 000 candidats se sont inscrits pour les 260 000 nouvelles places pédagogiques ouvertes à l'occasion de cette session».
75 000 postes de formation n'ont, donc, pas trouvé preneurs. Pourtant, le nombre des jeunes sans métiers et qui sont exclus annuellement du système éducatif national est très important. Le ministre a expliqué cette absence d'engouement par «un manque de vulgarisation des différentes spécialités».
Mais cet argument n'explique, en réalité, qu'une partie du problème, car de plus en plus de jeunes préfèrent exercer des activités commerciales ou même des métiers manuels sans avoir à suivre des formations spécialisées.
«Pourquoi devrais-je passer plusieurs mois dans un centre de formation professionnelle pour devenir maçon, ferrailleur ou plombier ' Durant cette longue période, je peux travailler directement dans des chantiers, maîtriser le métier et gagner de l'argent», lance Toufik, 18 ans, qui exerce comme man'uvre dans un chantier à Birtouta. «En l'espace de six mois au maximum, j'apprendrai tous les métiers liés au bâtiment et je commencerai à travailler à mon compte en prenant des travaux à la tâche. Je tiens à épargner une grande somme d'argent pour me lancer dans le commerce à l'avenir», ajoute-t-il, confiant. Ce raisonnement est partagé par plusieurs autres jeunes interrogés sur le sujet. Toutefois, une partie de cette catégorie de la société entame sa vie active directement par le commerce, à l'image de ces adolescents qui revendent des téléphones portables usés, des sous-vêtements et d'autres divers articles dans les marchés publics et même sur les trottoirs.
La jeune génération préfère ainsi sacrifier quelques années de travail informel dans l'objectif de «devenir patron» plus tard. L'aspect matériel domine les esprits, au point où le niveau intellectuel ne garantit plus un statut social et il est même assimilé à un facteur de misère et de dégradation sur le plan socioéconomique.
«A quoi cela sert-il de sacrifier plusieurs années dans les études pour se retrouver chômeur ou fonctionnaire avec un salaire dérisoire ' Il y a des milliers de jeunes universitaires qui mènent une vie de misère. S'ils avaient consacré le temps des études à travailler seraient-ils confrontés à cette situation ' Impossible !», déclare Hamid, 23 ans, transporteur clandestin de voyageurs, à la gare routière de Caroubier (Alger).


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