Photo : Slimene S.A. Plusieurs secteurs économiques ont été pris de court par les derniers événements qui ont secoué la Tunisie, la Libye et l'Egypte. Cette nouvelle donne politique commence à peser sur le tourisme ou encore sur le commerce du textile et des produits cosmétiques. Temps difficiles pour les gérants des agences de voyage et les importateurs de la région Est. Les premiers appréhendent l’approche de la saison estivale, les seconds subissent le durcissement des contrôles et la baisse de l’activité économique en Tunisie et en Libye. Les agences de voyage suivent avec attention le chaos tunisien d’autant plus que pour eux, substituer ce produit n’est pas une mince affaire, car si certains gérants ont les moyens de proposer d’autres destinations aussi attractives mais qui sont quand-même plus chères tel que le Maroc, d’autres par contre n’ont guère le choix que d’espérer des jours meilleurs et un retour à la normale chez notre voisin de l’Est. «La Tunisie représente plus de la moitié de notre chiffre d’affaire et ces derniers temps nous n’arrivons même pas à vendre un seul billet de voyage par semaine, c’est une vraie catastrophe pour tout le secteur», a déclaré Nazim gérant d’une agence au centre ville de Constantine. Notre interlocuteur parle même de la faillite de son agence si les choses restent ainsi, il s’est lancé dans ce commerce depuis cinq ans. Dans une autre agence de renom dans la ville, un commercial nous confirme la même inquiétude : «L’Egypte est réservée à une catégorie de gens plutôt aisés. Pour visiter le Caire, Charem El Cheikh ou encore Alexandrie, il faut compter au moins 150 0000 da la semaine. Les derniers rebondissements ne nous posent pas problème car nous pouvons facilement remplacer l’Egypte par une autre destination plus attirante et moins chère, comme le Maroc ou la Turquie. Le problème maintenant, c’est la Tunisie. C’est un pays que les Algériens aiment visiter surtout en été parce que les déplacements sont faciles et les hôtels sont moins chers qu’ailleurs. Aujourd’hui, c’est le statu quo après les changements politiques du mois de janvier. Hormis quelques jeunes couples et quelques familles qui ont des liens avec la Tunisie, les gens ne se bousculent pas même si nous sommes encore dans la période creuse de l’année mais d’ici la fin de cemois-ci, nous nous attendons à ce que les affaires reprennent. Ce sont surtout les rumeurs sur l’insécurité dans les rues de Tunis qui inquiètent les gens. L’un des gérants de l’agence s’est déplacé spécialement la semaine dernière à Sousse et Hammamet, certes l’activité a repris timidement mais il nous a assuré que tout est normal sur le plan sécuritaire et que les Tunisiens font tout leur possible pour ne pas rater la saison estivale. Ils redoutent vraiment que les touristes boudent leur pays».Quant à la filière du commerce du prêt-à-porter, des produits cosmétiques et alimentaires transitant par les frontières Est, elle semble subir de plein fouet la crise en Tunisie et d’un degré moindre en Libye. En effet, selon nos informations, la marchandise de contrebande introduite de Tébessa ou Souk Ahras est au ralenti, au point où certains produits comme les pâtes, les biscuits et les vêtements pour hommes sont pratiquement introuvables chez les grossistes et les détaillants. «Nous, nous pouvons toujours nous approvisionner des marchés du centre du pays, mais il semblerait que les importateurs du textile transitant par la Tunisie et la Libye sont au rouge, ils ont beaucoup de difficultés à y introduire leurs marchandises à cause des contrôles aux frontières et de la baisse de l’activité commerciale», nous explique un propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter pour hommes.
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Posté Le : 16/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kais Benachour.
Source : www.horizons.com