Il y a environ 6 mois, le train reliant Biskra à Touggourt a été supprimé pour des raisons liées à la vétusté de la ligne ferroviaire de 220 km, au manque d’autorail et au défaut de rentabilité de cette desserte, explique-t-on.
Au grand dépit des voyageurs appréciant ce moyen de transport et des cheminots de Biskra dont les prédécesseurs ont marqué l’Histoire nationale de par leur participation active à la lutte de Libération nationale, la direction de la SNTF de Constantine a décidé dernièrement de supprimer l’une des deux navettes reliant quotidiennement Biskra à l’antique Cirta.
Ainsi, le train qui partait le matin à 4h30 pour arriver à Constantine à 9h30 et revenir vers la Reine des Zibans à 16h30 a été aussi supprimé. Il ne reste plus qu’une seule desserte entre Biskra et Constantine. Un convoi ferroviaire de voyageurs prenant le départ de la capitale de l’Est à 5h45 pour arriver à Biskra à 10h45 et repartir dans l’après-midi à 16h40.
Des horaires qui sont loin de répondre aux attentes et besoins des voyageurs de Biskra et même à ceux des cheminots, selon les avis de certains d’entre eux.
" Aussi loin que remonte l’existence des trains, ils sont faits pour emmener les gens des petites villes vers les grandes et non le contraire. Le train de Constantine arrive avec une poignée de voyageurs et repart avec encore moins de clients", s’indigne un habitué de l’ancienne ligne Biskra-Constantine que ces nouveaux horaires indisposent comme des dizaines d’autres habitants de Biskra devant se rendre à Constantine pour des affaires familiales, commerciales ou autres et qui pensent se rabattre vers un autre moyen de transport malgré leur amour des trains.
En effet, même la réduction du prix du billet de 29 % soit environ 500 DA au lieu de 650 DA ne semble pas mettre un frein à la tendance baissière du taux de fréquentation sur la ligne Constantine-Biskra où le train circule désormais presque à vide, constate-t-on.
Un groupe d’anciens cheminots ayant à cœur de redonner vie au rail à Biskra et dans toute la région Sud-Est de l’Algérie n’en reviennent pas de ces suppressions de lignes inattendues, car allant à contresens des décisions du gouvernement de développer le transport de voyageurs et de marchandises par voie ferrée.
«Alors que nous nous attendions au renforcement des capacités techniques et humaines du secteur du transport par train et que nous demandons depuis des années une ligne reliant Touggourt à Alger via Biskra, Batna et M’Sila, nous constatons au contraire que bientôt le train ne sifflera plus à Biskra.», rapportent ces témoins de l’âge d’or du transport ferroviaire à Biskra se morfondant de voir la vieille gare de la Reine des Ziban tombée en déshérence.
Hafedh Moussaoui
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Posté Le : 21/03/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo (Caricature): El Watan ; texte: Hafedh Moussaoui
Source : elwatan.com du lundi 21 mars 2016