Le hall des
services de l'état civil au secteur urbain de Sidi Rached à Constantine était
envahi, hier, par une foule compacte, bruyante, venue en quête du fameux
document EC12S, appellation technique du nouvel extrait de naissance original,
indispensable à l'établissement des carte d'identité et passeport biométriques.
Le hall, assez
spacieux du reste, réservé à cette opération était facilement repérable grâce à
une pancarte écrite en arabe et affichée sur les vitres. Il y a deux guichets :
un réservé aux femmes et l'autre aux hommes, devant lesquels se bousculaient
les demandeurs, que l'appariteur du service arrivait difficilement à organiser
dans deux queues différentes. En cette journée de forte canicule, la chaleur était
accablante dans le hall qui manquait d'aération, les nerfs étaient tendus comme
des cordes de guitare et craquaient à la moindre incartade constatée de part et
d'autre des guichets. Côté femmes, on n'est pas les moins bruyantes et nous
avons assisté à une vive altercation entre une demandeuse et une préposée.
Venus de bon
matin, les demandeurs qui résident hors wilaya bénéficient de la priorité de
passage chez les deux agents qui prennent les «commandes» et délivrent les
reçus de dépôt des documents d'état civil. Ce «privilège» n'a pas été du goût
d'un résident de la ville des ponts qui s'accroche avec l'appariteur et les
préposés aux guichets. «C'est du favoritisme, dénonce-t-il. Nous sommes des
citoyens égaux !». Il ne s'explique pas pourquoi il lui faut attendre dix jours
pour avoir ce document, alors que ceux venant des autres wilayas peuvent
l'obtenir le jour même. Dans la chaîne, un citoyen venu d'Alger avec une
procuration, répond que cela n'est pas toujours vrai, qu'il était venu la
veille mais n'a pu avoir le fameux extrait de naissance parce que le maire
n'était pas disponible pour le signer. Ce qui a permis à un autre, cadre dans
une administration publique, de dénoncer la bureaucratie car, selon lui, on
aurait pu, compte tenu de l'affluence et des autres activités du maire,
instituer la délégation de signature.
«Depuis le
lancement de cette opération, nous avons dépassé le chiffre de 14.000 actes.
Mais il faut dire qu'en elle-même, l'opération EC12S ne pose pas de gros
problèmes, surtout depuis l'allégement des procédures par le ministère de
l'Intérieur et l'instauration du système de la procuration», nous déclare M.
Bousbaa, directeur de la réglementation et des affaires publiques, à qui nous
avons posé la question. Ce document, dont la validité est illimitée, est un
acte spécial dont l'établissement passe par plusieurs étapes : «il faut d'abord
retirer le registre des archives, faire la saisie, la vérification,
l'impression, la confirmation, ensuite l'envoi de l'extrait ainsi établi au
maire en personne qui est le seul habilité à le signer. Et cela prend un temps
fou. Sachez que ces derniers jours, nous sommes arrivés jusqu'à faire 350 actes
par jour, et cela en travaillant parfois jusqu'à 18h et en venant même le
vendredi et le samedi. Dans les autres communes, assure-t-il, on ne dépasse pas
le nombre de cinquante».
Un demandeur
résidant dans la ville des ponts qui a assisté à l'entretien, a imputé ce
phénomène à la mentalité du citoyen algérien qui réagit toujours sous la
pression des événements. «Je crois, dit-il, que le problème réside dans le fait
qu'il y a trop de monde qui vient en même temps. On ne s'y prend jamais à
l'avance, pendant les périodes creuses, en automne par exemple, pour avoir ces
documents. Ensuite, on supporte mal de faire la queue, d'attendre patiemment et
tranquillement. D'où l'énervement et les accrochages avec les agents et entre
eux-mêmes». Ce citoyen a exprimé sa satisfaction à propos des dernières mesures
prises par le ministère de l'Intérieur dans le sens de l'allégement de la
procédure qui ne pose plus de gros problèmes au citoyen demandeur, surtout le
fait que celui-ci n'est plus obligé de se présenter lui-même dans sa commune
d'origine, et qu'il peut donner procuration à quelqu'un d'autre.
D'une part,
l'enregistrement de toutes les naissances est concentré dans cette structure et
il y a 27.000 par an dans la commune de Constantine. «En cette période
d'inscription des nouveaux bacheliers dans les universités et instituts, nous
sommes arrivés, dimanche, à 4.000 commandes d'extraits de naissance, explique
M. Bousbaa. Vu ce volume de travail, le personnel en place n'arrive plus à
suffire parce qu'il nous faut gérer aussi d'autres guichets».
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Posté Le : 13/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com