L'Algérie a acheté durant la dernière quinzaine près de 1 million de
tonnes de blé sur les marchés internationaux, notamment de France. Hier,
600.000 tonnes de blé ont également été commandées, indiquent des traders sur
le marché agricole français.
Les dernières mesures du gouvernement de mettre en place un plan
anti-pénurie contre la farine, ainsi que la disponibilité de ce produit meunier
et à des prix avantageux, semblent se mettre progressivement en place. Une
source proche de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), a
confirmé que l'office a acheté au cours des 14 derniers jours près d'un million
de tonnes de blé. Cette source qui avait requis l'anonymat, a indiqué à
l'agence Reuters que ces achats massifs de blé par l'Algérie ont été programmés
pour «éviter d'éventuelles perturbations» sur le marché local des produits
céréaliers.
Ces achats massifs de blé, qui
interviennent juste après les émeutes populaires contre la hausse des produits
de large consommation, sont expliqués par la même source au sein de l'OAIC par
le fait que «nous voulons être sûrs d'avoir des quantités de blé suffisantes en
cas de perturbations du marché, le gouvernement veut également agir sur le
marché en baissant les prix des produits meuniers notamment, et la troisième
raison est que l'Algérie a besoin d'importer des céréales car la production
2010 n'a pas été à la hauteur des prévisions». L'OAIC va porter ses achats
mensuels de blé tendre sur le marché international de 350.000 tonnes à 420.000
tonnes. Ces achats de produits céréaliers font suite, par ailleurs, à la
décision du gouvernement d'augmenter l'offre de farine meunière aux boulangers,
afin d'éviter autant une pénurie sur ce produit qu'une surchauffe des prix du
pain. La semaine dernière, le directeur général de l'OAIC M. Kehal Nouredine,
avait indiqué que la quantité mensuelle prélevée par les 250 transformateurs va
passer de 3,5 millions de quintaux à 4,3 millions de quintaux, et ce du 9
janvier au 31 août prochain, affirmant que les stocks de l'office sont
suffisants pour faire face à cette augmentation'' de l'offre de produits
meuniers. En 2010, les quantités de blé tendre distribuées par l'OAIC étaient
en hausse par rapport à 2009, les transformateurs ayant procédé à l'enlèvement
de 40 millions de quintaux de blé tendre en 2010 contre 37,2 millions de
quintaux une année auparavant.
Par ailleurs, pour éviter toute
perturbation au niveau de l'offre de blé tendre, et un meilleur accès des
boulangers à la matière première, la procédure de leur approvisionnement en
farine panifiable a été sensiblement allégée, et les prix des pâtes
alimentaires légèrement revus à la baisse, avait annoncé samedi dernier le
Groupe SIM (semoulerie industrielle de la Mitidja). «Les boulangers ne seront
plus obligés de déposer un dossier auprès des minoteries», indique le communiqué
du groupe selon lequel la liste établie par leur Association «suffira désormais
(aux boulangers) pour s'approvisionner auprès des minoteries». Pour autant, les
achats massifs de blé de l'Algérie, ainsi que d'autres pays de la région, sont
de nature à fouetter les prix des céréales sur le marché international, selon
des experts. Le prix de la tonne de blé, qui a dépassé les 250 euros, pourrait
atteindre dans les prochaines semaines les 300 euros, niveau historique franchi
lors de la crise alimentaire de 2008.
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Posté Le : 19/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com