Il ressort de cette revue de presse une approbation quasi unanime du départ précipité de la délégation marocaine de la cérémonie funéraire du président Ahmed Ben Bella à Alger. Comme attendu, le retrait de la délégation marocaine des obsèques du défunt Président algérien sous prétexte de la présence du président de la Rasd a été commenté, ce lundi, en long et en large, par une grande partie de la presse marocaine, notamment arabophone, très encline, rappelle-t-on, à 'descendre' l'Algérie à la moindre circonstance. Et cette fois, l'occasion était trop belle pour ne pas être exploitée'
Pour commencer, 'à tout seigneur tout honneur', Ettajdid, l'organe du Parti de la justice et du développement (PJD), parti islamiste à la tête du gouvernement, qui se veut très sobre en rapportant l'information du retrait de la délégation marocaine en protestation devant le rang de chef d'Etat accordé au chef du Front Polisario, un mouvement considéré dans le royaume comme 'séparatiste'. Al Massae, le plus grand tirage du pays (et dont le directeur, Rachid Nini, est toujours en prison), nous apprend que le ministre marocain de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El-Khalfi, a, d'emblée, approuvé le départ à la hâte de la délégation marocaine du cimetière d'El-Alia : 'Une décision qui découle de la position de principe du Maroc vis-à-vis d'une entité fantoche.' Il faut dire que la décision de la délégation marocaine d'écourter sa participation à la cérémonie funéraire est 'justifiée' dans la plupart des écrits. La présence de Mohamed Abdelaziz est souvent interprétée comme une énième 'provocation du régime d'Alger'. Et les raisons sont aussi nombreuses que disparates. Ainsi, Pour An Nahar Al Magharibi, l'Algérie a infligé un 'camouflet à Abdelilah Benkirane afin de le punir de son annonce de la victoire des partis islamistes algériens' aux prochaines élections législatives du 10 mai prochain. L'article en question évoque ensuite un 'mépris délibéré' des hôtes algériens. L'auteur appelle enfin le chef du gouvernement marocain à reconsidérer la nature des relations qu'il envisage de nouer avec la partie algérienne qui, d'après cette assertion, 'n'a pas changé sa politique hostile envers le Maroc et sa cause nationale, le Sahara'. À ce sujet, le quotidien Assabah croit savoir que ce sont les services de renseignement algériens qui ont décidé de mettre fin au rapprochement maroco-algérien en mettant presque côte à côte deux belligérants : 'Ce sont les services de la sécurité militaire algérienne qui se sont chargés des préparatifs protocolaires des funérailles du Président algérien et, par conséquent, ce sont eux qui ont placé le chef des séparatistes au premier rang des personnalités participant aux obsèques.' Pour Akhbar Al Yaoum, le quotidien dirigé par Taoufik Bouacherine et qui avait publié en exclusivité le programme du gouvernement islamiste, 'les obsèques de feu Ahmed Ben Bella renvoient une nouvelle fois les relations maroco-algériennes à la case départ'. Al Alam se contente, pour sa part, de se faire l'écho d'une déclaration de Benkirane au quotidien algérien Echourouk dans laquelle il confirme le retrait de la délégation marocaine tout en soulignant 'l'excellence de l'accueil réservé par les hôtes algériens'.
M-C L
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Posté Le : 18/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Chérif LACHICHI
Source : www.liberte-algerie.com