Algérie

En prévision du Ramadhan à Bouira : Les commerçants aiguisent leurs crocs



Comme à chaque approche du mois sacré du Ramadhan, les marchands de fruits et légumes, ceux de l'alimentation générale, les pâtissiers et enfin les bouchers se préparent frénétiquement, non pas à bien accueillir ce mois de piété et de pardon en bons musulmans mais innovant dans l'achalandage et l'esthétique pour attirer et « cueillir » les jeûneurs comme un fruit mûr pour les « presser » comme un citron. Les préparatifs vont bon train, plus le rendez-vous approche, plus leur fièvre augmente, rien n'est laissé au hasard. Les vitrines commencent à recevoir leur ornements faits de guirlandes lumineuses, multicolores et clignotantes, les comptoirs astiqués, un coup de peinture par-là un autre coup de balai dans les coins et recoins poussiéreux et sales qui ne sont nettoyés qu'une fois par année à l'occasion du Ramadhan. D'autres commerçants changent carrément de créneau et se reconvertissent en pâtissiers temporaires dont la nature de la gamme tourne à la Zlabia et Kelbelouz. L'obsession de tout ce beau monde est de faire le plein des rentes durant ces trente jours.C'est la recette quotidienne qui décide de l'humeur du jour de tout un chacun au détriment de la propreté et la pitié à l'égard du jeûneur qui bénéficie d'un traitement équivalent à ce qu'il débourse. L'approche du carême provoque un bouleversement assez apparent des habitudes commerciales, plusieurs chômeurs guettent ce mois pour se transformer en spéculateurs de toutes les matières consommables au coin d'une rue, à l'abri d'une véranda ou à la sauvette, selon la nature de la marchandise sans se soucier de l'hygiène ni la santé du consommateur appâté par les prix souvent inférieurs à ceux des magasins et pour lesquels le souci majeur reste celui de faire le plein de son couffin pour faire comme le voisin. N'importe quel médecin vous dira que le nombre de cas d'intoxication et autres maladies reliées à l'alimentation connaît une hausse vertigineuse en ce mois de Ramadhan. Nous n'avons par contre jamais vu les services d'hygiène ou de contrôle arrêter un programme d'activités spécial-Ramadhan, bien au contraire les désagréments que cause le jeûne est un argument dont on use et abuse pour justifier le ralentissement de ces services publics qui disparaissent durant toute cette période ou qui ne font qu'acte de présence.Un mobilisme où les villes, villages ou agglomérations se transforment en souk et en bric à brac durant 30 jours de suite. Le risque est d'autant plus grand cette année vu que la première quinzaine du Ramadhan aura lieu au moment de grandes chaleurs et que les matières périssables seront détériorées et impropres à la consommation quelques heures seulement après avoir quitté la chaîne du froid. Un état de fait qui doit être pris en considération par les autorités et qui doit aussi inciter le consommateur à la prudence et à la vigilance pour ne pas servir de dindon de la farce et se faire refiler n'importe quoi par des commerçants sans scrupules qui n'ont d'autre souci que celui de se remplir les poches.


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