En prévision du mois de Ramadhan qui n'est plus qu'à quelques jours
seulement, l'Office national d'aliment de bétail a déjà reçu plus de deux cents
offres de franchise dont cent quarante contrats déjà signés de la part des
volaillers et bouchers pour la distribution de poulets congelés, a indiqué hier
dimanche le président du directoire de l'ONAB, M. Bouzid Boukersi. En
s'impliquant directement dans la grande distribution, l'ONAB amorce une
nouvelle orientation vers l'aval, «une stratégie à long terme et non pas une
opération limitée à Ramadhan», a, par ailleurs, expliqué le même responsable,
ajoutant que plus de 4.200 tonnes de poulet congelé local sont stockées au
niveau de l'ONAB en attendant leur distribution.
Cette opération sera combinée à une autre, initiée par la Société de
transformation et de conditionnement des viandes (Sotracov) pour la
distribution de quatre mille tonnes de viande bovine congelée importées de deux
Etats musulmans d'Inde. Le cahier des charges établi par l'ONAB en direction
des commerçants fixe deux conditions pour la signature du contrat de franchise
: la possession de structures de froid et la pratique d'un prix de vente
uniforme «fixé préalablement par l'office public», selon M. Bouzid Boukersi,
son président de directoire.
Lors du prochain mois de
Ramadhan, le prix de 250 DA/kg sera la référence, même «si le plus important
est que le consommateur achète un poulet sain et dont la traçabilité est bien
connue», a encore indiqué le même responsable. Dénonçant les conditions
déplorables dans lesquelles se déroulent les opérations d'abattage de poulet au
sein de ce qu'il a appelé les «structures informelles», le président du
directoire de l'ONAB a révélé qu'avec une production de 20.000 tonnes/an dont
18.000 tonnes se vendent congelées, l'office public avec ses 14 abattoirs
n'assure, en effet, que 7 pour cent de la production nationale en poulet
estimée à 300.000 tonnes/an. Le reste, à hauteur de 20 pour cent, est assuré
par les 500 abattoirs privés et communaux que compte le pays «mais la majorité
des poulets vendus, soit plus de 70 pour cent, provient du marché noir», a dénoncé
le responsable de l'office public.
Cette «fuite vers l'informel» puise son origine dans la fiscalité élevée
appliquée pour l'abattage des viandes blanches ainsi que la cherté des aliments
importés, a expliqué le responsable de l'ONAB. Rappelant les mesures
incitatives prises en faveur des éleveurs de poussins, appliquées depuis le
début de l'année en cours comme le crédit R'fig lancé par la BADR et le
financement étatique à raison d'un million de dinars pour chaque bâtiment
d'élevage, le président du directoire de l'ONAB a, par ailleurs, indiqué que
l'office se fixe une production de 60.000 tonnes de poulet à l'horizon 2014 en
augmentant notamment ses capacités de stockage et de structures de froid.
L'Algérie, autosuffisante en matière de poulets qu'elle n'importe donc pas,
veut arriver à une consommation approximative de 16 kg/habitant/an en 2014
contre 8 kg actuellement et «doit pour cela augmenter sa production annuelle
pour la porter à 700.000 tonnes/an», a expliqué le responsable de l'office public.
La semaine dernière, un responsable au ministère de l'Agriculture et du
Développement rural avait indiqué que l'importation de produits d'origine
animale, y compris de viandes rouges, est soumise à des dispositifs
«universellement admis en matière de protection de la santé humaine et animale
et qui s'applique à tous les pays», a-t-il expliqué.
Interrogé sur la possibilité
d'importer de la viande du Soudan, le sous-directeur de la santé animale au
ministère de l'Agriculture a indiqué que «rien n'a encore été décidé sur ce
point», tout en admettant des contacts en cours avec ce pays, précisant, au
passage, qu'aucune dérogation sanitaire d'importation de ce même pays n'a été
enregistrée au ministère. Le rôle des pouvoirs publics n'étant pas celui
d'importer mais d'encadrer l'opération, selon le même responsable, les
opérations commerciales d'importation sont du ressort exclusif des opérateurs
économiques publics et privés qui sont tenus de s'inscrire dans le cadre des
dispositions législatives et réglementaires en vigueur, y compris dans leur
dimension sanitaire, a-t-il rappelé.
Des conventions sanitaires sont
conclues entre l'Algérie et ses partenaires commerciaux, ce qui «nous permet de
prendre connaissance en temps réel de la situation sanitaire de tous les pays
importateurs et exportateurs», a encore expliqué le sous-directeur de la santé
animale au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Sur la base de
documents exigés par les pouvoirs publics algériens, des dérogations sanitaires
d'importation limitées dans le temps et précisant le lieu d'embarquement et de
débarquement ainsi que les moyens de transports utilisés sont accordées mais
«peuvent être à tout moment suspendues en fonction de l'évolution de la
situation du pays d'origine», a rappelé le même responsable au ministère de
l'Agriculture.
Le produit importé est contrôlé à
l'arrivée par le service vétérinaire ou phytosanitaire du poste frontière qui
vérifie l'application de toutes les mesures arrêtées préalablement, procède à
des échantillonnages codifiés, à leur analyse et libère ou refuse
l'introduction sur le territoire national de la marchandise en fonction des
résultats.
Une fois la marchandise
introduite sur le territoire national, elle est également assujettie au
contrôle tout au long du circuit de stockage et de distribution par les
services vétérinaires des wilayas, mais aussi par les services de la répression
des fraudes, a enfin précisé le même responsable.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 26/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : El-Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com