La conférence aura lieu parce que même pour des raisons différentes, Russes et Américains y tiennent. En attendant, chacun des protagonistes fait de la surenchère. Normal. Le régime de Bachar al-Assad, qui se trouve conforté par la communauté internationale, puisqu'il a accepté la mise sous contrôle de ses armes chimiques, fait monter sans arrêt ses exigences. Dans son interview à une télévision libanaise, le président syrien a non seulement dit que la conférence était prématurée, mais aussi qu'il comptait se présenter à la présidentielle. Aux yeux des experts en négociations, ce sont plutôt des "rodomontades" pour obtenir plus. En effet, il reste que déjà l'an dernier, lors de la première conférence de Genève (Genève I), Russes, Américains, Européens, et des pays arabo-musulmans qui soutiennent la rébellion, l'Arabie Saoudite et le Qatar notamment, s'étaient mis d'accord sur un texte commun qui prévoyait la création d'un "gouvernement de transition", avec des membres de l'actuel pouvoir qui n'ont pas de sang sur les mains, et des membres de l'opposition. Ce gouvernement transitoire serait en outre doté d'un véritable pouvoir exécutif. En clair, il s'agissait déjà alors d'une mise sur la touche de Bachar, la divergence était néanmoins dans l'interprétation de l'accord. Les Occidentaux disaient qu'il présupposait un départ de Bachar, les Russes, au contraire, que le départ de Bachar pourrait se faire à l'aboutissement du processus. Le ministre russe a laissé entendre à son homologue américain que Moscou veut éviter le chaos en Syrie, qu'il serait envisageable d'accepter un départ de Bachar et de ceux qui sont le plus compromis. C'est d'ailleurs pour cela qu'à Londres, les "Amis de la Syrie", ont clairement rappelé l'exigence d'un départ de Bachar. L'opposition modérée toujours plus prise en étau entre le régime d'un côté, et les islamistes de l'autre, arriverait en position de faiblesse à Genève. Elle pense augmenter ses chances en exigeant l'exclusion de Bachar al-Assad, pour avoir sa part. Le CNS (Conseil national syrien), qui est une des principales composantes de la Coalition, menace de boycotter la conférence. C'est une manière d'exiger des Occidentaux qu'ils soient beaucoup plus solidaires avec leur position d'un départ immédiat de Bachar al-Assad. Et le CNS pense que sans la présence de l'opposition modérée, Genève II sera un flop. Reste le rôle de l'Iran qui est, d'une manière ou d'une autre, fondamental pour tout règlement de la crise syrienne. L'Iran soutient Damas à fond politiquement et militairement. Les Iraniens sont un des protagonistes du conflit, donc il serait normal qu'ils soient à la table de conférence, mais les Occidentaux qui soutiennent la rébellion posent comme première exigence que l'Iran accepte comme préalable ce qui est implicite depuis Genève I, c'est-à-dire le principe d'un départ de Bachar al-Assad, même si ce n'est pas dans l'immédiat. Est-ce possible maintenant que le nouveau président iranien Rohani montre une certaine volonté de dialogue 'D. B
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Posté Le : 27/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Bouatta
Source : www.liberte-algerie.com