Algérie

En présence de maître Jacques Vergès: 300 nouveaux avocats intègrent le barreau d'Oran



Ce sont 300 nouveaux avocats qui se sont joints, hier, après un stage qui aura duré 9 mois, au barreau d'Oran qui en compte 3.000. La cérémonie de sortie de la 10e promotion d'avocats stagiaires, qui a eu lieu hier au Sheraton d'Oran, a été l'initiative de l'ordre des avocats de la wilaya d'Oran et porte le nom de Maître Tayeb Nimour, décédé le 25 décembre dernier.

 Lors de l'allocution d'ouverture, le président de l'ordre des avocats de la wilaya d'Oran, maître Ouahrani, a rappelé que le barreau d'Oran a été créé en 1860 et qu'en 1927, le nombre de robes noires pour le département d'Oran n'était estimé qu'à 50. Poursuivant sa progression, la corporation a atteint en 1990 quelque 300 avocats pour la wilaya d'Oran et que pour cette année, elle en compte 3.000. Faisant un parallèle avec Marseille, le bâtonnier a indiqué que seuls 1.400 avocats sont en exercice et que, chaque année, une vingtaine de nouveaux avocats intègrent la corporation. Le président de l'ordre des avocats a situé la moyenne d'âge des nouveaux stagiaires à 25 ans, celle de toute la corporation à 27,5 ans, alors que pour la cité phocéenne, cette moyenne est de 37 ans. Revenant sur le bilan de son instance, maître Ouahrani a rappelé les relations avec les différentes institutions, les jumelages avec d'autres barreaux, notamment français, marocains et tunisiens.

 A cette cérémonie, étaient conviés, outre les autorités locales civiles et militaires, les consuls généraux de France, du Maroc et d'Espagne, ainsi que maître Mansour Jacques Vergès, venu apporter son témoignage sur le parcours du défunt maître Nimour, alors qu'il faisait partie du collectif d'avocats du FLN. Les autres interventions ont été centrées sur le parcours de feu maître Nimour, né en 1930 à Mascara.

 Un confrère qui a connu ce dernier depuis 53 ans a révélé que le défunt avait opté pour la défense après avoir vécu le procès des frères Bounab accusés d'avoir assassiné un officier de l'armée coloniale. Membre des Scouts musulmans et ayant fréquenté Medrassat El-Fallah, le jeune Tayeb décroche son baccalauréat et opte pour des études de droit à l'université de Dijon, une ville où il exercera durant deux ans après avoir été admis à son barreau. En 1956, il est rayé du barreau de Dijon et décide de s'installer à Casablanca où il sera, en plus de sa profession, membre d'une cellule de communication du FLN. Après l'indépendance, le défunt a occupé plusieurs postes dont celui de bâtonnier national et a été notamment à l'origine du premier code de procédure civile en 1966 et de l'organisation de la corporation des avocats.




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