Alors que les échanges mondiaux se concentrent de plus en plus sur les exportations de produits manufacturés, l?économie africaine demeure, quant à elle, étroitement dépendante des produits de base. En effet, selon le constat établi par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), la croissance exceptionnelle qu?a connue ces dernière années le commerce mondial des marchandises n?a guère bénéficié au continent africain. Au terme des deux dernières décennies, soulignent ainsi les experts de la Cnuced, « la participation africaine dans les exportations mondiales de marchandises a baissé de 4 points de pourcentage, passant de 6,3% en 1980 à 2,5% en 2000 ». De ce fait, relève-t-on, « les pays africains sont les seuls parmi les pays en voie de développement (PVD) à avoir connu ces deux dernières décennies une baisse de participation dans les exportations mondiales de marchandises et à ne pas avoir bénéficié de la croissance mondiale liée à l?augmentation des exportations de produits manufacturés ». Les exportations africaines, expliquent les experts de la Cnuced, sont constituées à hauteur de « 85% de produits de base et semi-finis ». Or, précise-t-on, « le commerce de ces produits est peu valorisé et ne constitue qu?une faible partie du marché mondial ». Face à cette nouvelle donne, l?économie africaine ne parvient toujours pas à amorcer un réel processus d?adaptation aux mutations du système de commerce mondial. Confronté à des contraintes structurelles qu?il n?arrive pas à surmonter, ainsi qu?au manque de modernisation du secteur agricole, le continent africain reste, selon la Cnuced, étroitement dépendant des produits de base, dont elle tire l?essentiel de ses ressources en devises. Compte tenu de leur état de dépendance aux produits primaires dans leurs échanges commerciaux, les économies africaines, prévient-on, demeurent vulnérables à toute variation du marché, plus particulièrement à l?instabilité des prix sur le marché mondial. Cette instabilité, est-il encore mis en évidence, « engendre pour les pays africains, des problèmes de gestion macroéconomique, de même qu?elle y démotive l?investissement et induit des incidences notables sur la pauvreté ». De ce point de vue, explique-t-on, les fluctuations à la baisse des prix des produits primaires sur le marché mondial déstabilisent « à la fois les emplois et les revenus des producteurs, entraînant ainsi des réactions en chaîne que les pays africains ne peuvent surmonter, du fait qu?ils ne disposent pas de capacités matérielles et techniques pour gérer les chocs liés à l?instabilité des prix mondiaux ». Pour faire face à cet état de vulnérabilité de l?économie africaine, les experts de la Cnuced mettent d?emblée en avant la nécessité de favoriser la coopération et les intégrations économiques régionales, telles que conçues parmi les objectifs du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (Nepad). En ce sens, les pays africains sont appelés à mieux coordonner leurs actions et parvenir, par conséquent, à une harmonisation des procédures douanières ainsi qu?à réduire les obstacles tarifaires et non tarifaires. Parallèlement à cette démarche de coopération régionale, des mesures de redressement au plan des économies nationales sont également préconisées, à travers notamment l?amélioration et le développement des capacités institutionnelles ainsi que l?amélioration de la gestion macroéconomique.
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Posté Le : 22/11/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Akli Rezouali
Source : www.elwatan.com