Algérie

EN LIBRAIRIE LE COLONEL LOTFI DE BELLAHCÈNE BALI :«J'ai l'impression d'avoir vécu 100 ans avec lui»


Bellahcène Bali est un fidaï de la première heure. Il a regagné les rangs de l'ALN à Tlemcen à l'âge de 19 ans. En 2005, il publiait un livre sur le grand moudjahid Boudghene Dghine dit Colonel Lotfi. Cet ouvrage connaît un second tour de piste aux éditions Thala.
A travers des témoignages appuyés et une documentation approfondie, l'auteur nous restitue l'histoire d'un célèbre combattant de notre révolution. Il s'agit du Colonel Boudghene Dghine Benali, plus connu sous le nom de Colonel Lotfi, tombé au champ d'honneur à l'âge de 26 ans, le 27 mars 1960. Bellahcène Bali revient sur le parcours de ce glorieux révolutionnaire (naissance, études, engagement pour l'Algérie…). Né le 7 mai 1934 à Tlemcen, il perd sa maman alors qu'il est encore tout petit. Son père se remarie avec une Européenne convertie à l'Islam. C'est elle qui élèvera le futur moudjahid. Le 27 octobre 1955, le Colonel Lotfi (qui ne s'appelait pas encore comme ça) passe dans la clandestinité en rejoignant les maquis. Dès 1956, il est chargé de consolider l'organisation dans la région de Tlemcen. Sous le pseudonyme de Brahim, l'intrépide guerrier multiplie les actions. A l'actif du commando de «Si Brahim», il convient de citer quelques opérations qui frapperont les esprits, comme par exemple l'attaque des locaux de la commune mixte de Sebdou ou encore, plus audacieuse, le raid contre le campement militaire de la MTO, ou enfin, ce qui constituera l'apothéose, l'affaire de l'auberge normande plus connue sous l'appellation de la fausse patrouille de Tlemcenou encore de l'Attaque du mess des officiers(page 15). L'auteur poursuit : «Le 7 mai 1957, si Brahim est promu au grade de commandant dans la région d'Aflou. Par la suite, il rejoint le PC de la Wilaya et adopte alors son nouveau nom de guerre Lotfi. En mai 1958, il est nommé colonel, commandant de la Wilaya V succédant ainsi à Houari Boumediène » (P. 16). Le 16 mars 1960, sous l'emprise d'une forte prémonition, le Colonel Lotfi adresse une lettre d'adieu à son épouse, Fatéma Bechiche dont voici un extrait : «… Alors, il faudra que tu fasses preuve de beaucoup de courage. Tu pourras être très fière de ton mari et celui que je te confie, mon fils, le sera également beaucoup de son père. Au nom de l'Algérie pour laquelle j'aurai vécu et j'aurai tout donné, et au nom de notre amour, je te recommande instantanément de veiller sur notre fils…» (p. 164). Deux semaines après avoir rédigé cette missive, le Colonel Lotfi trouve la mort en martyr (le 27 mars 1960). Son épouse, Mme Dghine Benali, enceinte d'une fille la prénommera Chahida, à sa naissance. Après la disparition de son époux, elle dira : «C'est un mari merveilleux. J'ai l'impression d'avoir vécu 100 ans avec lui» (p. 163). L'auteur écrit à la page 165 : «… Elle restera à la frontière où elle s'occupera de soigner les malades jusqu'à l'indépendance. A l'indépendance, elle sera députée jusqu'en 1965 où elle démissionnera, avant la venue de Houari Boumediène à la tête de l'Etat.»En lisant ce livre, vous découvrirez aussi une belle collection de photos du Colonel Lotfi, bébé, de ses parents, ses sœurs, ses oncles, ses camarades de la medersa en 1948, ses compagnons d'armes… Belahcène Bali a durant la guerre de libération créé des cellules de fidayîn à Tlemcen. Il a déjà deux ouvrages à son actif : Mémoires d'un jeune combattant de l'ALN(1999) et Le Rescapé de la ligne Maurice (2004).
Sabrinal
Le colonel Lotfi, Bellahcène Bali, Thala éditions, 2012, 450 DA, 262 pages.
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