Algérie

EN LIBRAIRIE SUR LES ALLEES DE MA MEMOIRE DE HAMID GRINELe croqueur de portraits


Hamid Grine a eu une idée géniale. Il a réalisé une compilation des portraits ayant alimenté ses chroniques dans le quotidien Liberté. Une sorte de best of qu'il a intitulé Sur les allées de ma mémoire. Il y croque les portraits d'hommes et de femmes célèbres ou pas.
Des êtres dont il a croisé le chemin sur le grand boulevard du destin. Des personnages qui l'ont marqué à leur manière par un geste, une parole, un comportement, une réaction, une attitude ou une philosophie. Politiciens, sportifs, artistes, romanciers, hommes des médias, philosophes ou simples citoyens…, l'écrivain- journaliste nous ouvre son cœur et nous dit ce qui l'a séduit, attiré, attendri, révolté ou ennuyé chez toutes ces personnes dont il croque le portait. Et la liste est longue : Ahmed Ben Bella, Chadli Bendjedid, Houari Boumediène, Cherif Hamia, Yasmina Khadra, Bachir Rezzoug, Kateb Yacine, Azzouz Begag, Louisette Ighilahriz, Claudine Chaulet, Enrico Macias, Jean Sénac, Warda El Djazaria, Francoise Giroud, Jean El Mouhoub Amrouche, Aziz Smati, Katiba Hocine, Hamid Kechad… Hamid Grine nous parle des philosophes qui l'ont marqué. Il nous révèle qu'en lisant Epicure, il a retrouvé la sérénité après avoir beaucoup souffert de la perte accidentelle de son frère à l'âge de 23 ans. Les mots d'Epicure sont restés gravés dans sa mémoire et ont agi sur lui comme un calmant, écrit-il à la page 260. «La mort n'est rien pour nous, puisque tant que nous existons, nous- mêmes, la mort n'est pas, et quand la mort existe, nous ne sommes plus.» L'auteur de La nuit du henné nous fait part du jour où il a interviewé le boxeur Cherif Hamia. C'était en 1987. L'ex-champion n'était plus que l'ombre de lui-même. Dépressif, il était inconsolable suite à l'assassinat de son fils à la rue Tanger, à Alger. Hamid Grine voulait savoir pourquoi ce boxeur mythique avait perdu en 1957 face au Nigérian Hogan Kid Bassey. Le boxeur déchu lui aurait alors confié : «J'ai perdu car le FLN de France me l'avait demandé pour ne pas hisser le drapeau français.» (Page 205). Hachemi Souami, l'ex-présentateur TV, n'échappe pas au fusain de Hamid Grine : «Flash-back. Nous sommes dans l'Algérie du socialisme ‘'spécifique‘' avec des journalistes qui avaient des bendirs en guise de plume… Un jour, par le plus pur des hasards, on entendit un présentateur télé, oui de l'Unique, dire cette phrase incroyable lors du journal télévisé : «Passons maintenant aux choses sérieuses.» Il parlait alors d'activités gouvernementales avant d'enchaîner sur le sport. Cette transition eut l'effet d'une grande bouffée d'oxygène dans les milieux intellectuels. » (Pages 39 et 40). C'est tout plein d'anecdotes, de souvenirs et ça se sirote comme un bon café !
Sabrinal
Sur les allées de ma mémoire, Hamid Grine, Casbah Editions, 2012, 650 DA, 287 p.
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