EN LIBRAIRIE ROMAN : UNE BALLE EN TÊTEDE SAMIRA GUEBLIUn cadavre ambulant

Née à Azeffoun, Samira Guebli est licenciée en sciences politiques. Sa première publication est un recueil de poésie intitulé Ighoua'at (séductions). Paru dans sa version originale en langue arabe (Casbah éditions, 2008), Une balle en tête est son premier roman.
Ghozlane est journaliste. Fils d'un marin, il a poussé son premier cri à la Casbah. C'est dans cette vieille médina qu'il a failli avaler son acte de naissance. En effet, l'un de ses amis d'enfance, El-Malo, affublé du pseudo d'Abou Talba depuis qu'il a changé de camp, lui a tiré une balle dans le crâne en le traitant de taghout. La chasse aux intellectuels est alors ouverte et les sanguinaires sèment la mort à toute berzingue en cette décennie des années 1990. «Mais dans mon pays, seule l'encre tue. L'encre a tué Djilali Liabès, Tahar Djaout, Saïd Mekbel, Bekhti Benaouda, Youcef Sebti… Elle a tué les penseurs, les savants, les créateurs… dont la seule munition était leur encre.» p. 18. Ghozlane s'exile en France. «Il a pris son corps cousu de douleurs. Il a pris leur balle qui habite son crâne et dont le médecin traitant lui a dit : «Tu devras vivre avec elle ! c'est ton destin.» Il s'attelle à achever l'écriture d'un roman et vit une histoire d'amour à sens unique avec Sana, un mannequin superficiel. A l'hôpital où il se fait suivre, il fait la connaissance de Marie qui est médecin. Un ange passe. Cette jeune femme a perdu son fils unique dans les attentats du 11 septembre 2001. Ghozlane a un ticket avec «ezzine el-gaouri». Elle lui propose de l'opérer pour extraire la balle logée dans sa tête. Grâce à Marie, Ghozlane retrouve le goût de vivre. En plus de son travail à l'hôpital, Marie est souvent appelée à se déplacer en Iraq pour des opérations humanitaires. Le hasard mettra sur son chemin El-Malo, le terroriste. Il l'a chargera d'une mission qui lui sera fatale.
Sabrinal
Une balle en tête de Samira Guebli, Casbah éditions 2011, 220 p.